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Dimanche 02 et Lundi 03 Mars 2008

J+126-127 Auckland
Arrivée à 04h15 heure locale comme prévu. Après 13h d'avion, cela fait du bien de pouvoir déplier les jambes. Vers 09h, complétement déboussolés, nous commençons à avoir sérieusement faim. On a pourtant bien pris un sérieux petit déjeuner dans l'avion, mais à quelle heure, quel jour et sous quelle longitude? Bref, il est 09h15 et on mange du riz, de la viande en sauce et ça fait du bien! Je commence ensuite mon article sur l'Argentine (il est temps), puis nous nous préparons à accueillir les loulous: Alex et Caro! Alex, alias Ti Pimousse fait partie de l'association et c'est aussi un ami, du coup avec sa chérie ils se sont dit: et si on traversait la planète pour faire un bout de chemin avec eux... Sympa non!? Après une longue attente à l'aéroport, notre patience est enfin récompensée et vers 15h, nous apercevons leurs frimousses; les premières bouilles familières depuis 4 mois. Nous voici partis pour 3 semaines de road trip.
Si Auckland n'est pas la capitale néo-zélandaise, elle n'en est pas moins la ville la plus importante. Près d'un tiers de la population habite Auckland ou sa périphérie et la cité, qui dépasse déjà le million d'habitants, continue à croître plus vite que le reste du pays. Peu prospère à ses débuts, elle prit son essor grâce à une ruée vers l'or et à la hausse de la production agricole à la fin du XIXème siècle. C'est aussi là que vit la communauté polynésienne la plus importante du monde. Cultures maorie, polynésienne, asiatique et européenne créent une atmosphère cosmopolite unique. Auckland est située sur un isthme. Si l'emblématique Sky Tower offre une plate-forme panoramique de choix, il est tout aussi agréable de gravir l'un des petits volcans éteints qui enserrent la ville et ménagent une vue superbe sur la cité, le port et les îles du large. Aux abords du cratère (dedans aussi), nous croisons quantité de joggers et de vaches, le rapport? Aucun, si ce n'est que la NZ semble vraiment être très Nature! Paris: 18550 kms, bon ne nous attendez pas pour souper...
Ce grand pôle urbain n'est malgré tout qu'à une heure de voiture d'une plage déserte ou d'un sentier de randonnée, tiens voilà une bonne idée. Dans notre prochain épisode, vous découvrirez certes les beautés du Northland, Poor Knights Islands... mais aussi les joies de la conduite d'une voiture à boîte auto, à gauche...
Ps: Cher assureur,sachez toute l'admiration que votre métier m'inspire, je me félicite chaque jour d'avoir souscrit un contrat auprès de votre compagnie et votre sympathie est le meilleur gage de ma fidélité... et Pan! Vous connaissez l'histoire de Paf le Chien? Et celle de Pif le Kiwi?

 

Jeudi 06 et Vendredi 07 Mars 2008

J+130-131 Poor Knights Islands
Pour dégrossir, la Nouvelle-Zélande se découpe en 6 grandes zones géographiques, et vous allez toutes les visiter avec nous. Nous voici donc partis pour le Northland, théâtre des premières relations durables entre Maoris et Européens, mais aussi petit paradis où l'on est jamais bien loin d'une plage de rêve.
A peine sortis d'Auckland, le paysage est déjà bien différent, des collines verdoyantes accueillent de nombreux ruminants qui paîssent tranquillement, à peine dérangés par notre passage, tantôt à droite, tantôt à gauche… Penser gauche, gauche, tout un programme de reconditionnement automobilistique ! Nous installons nos tentes à Matapouri, à deux pas de Tutukaka qui, malgré leurs noms, rescèlent toutes deux des paysages d'exception. Un autochtone dans un gros 4x4 (pas très exotique, j'en conviens) vient nous voir. Alors que nous pensions que celui-ci allait nous prier de bien vouloir lever le camp, il nous indique qu'il y a un barbecue à disposition et nous file des tuyaux sur des piscines naturelles à 10mn de marche, sympa. Sous une voie lactée plus lactée et fournie que jamais, nous découvrons en effet le dit barbecue. Et là, seuls certains pionniers ont dû avoir une émotion aussi vive, je vous explique le concept. Tu viens de nulle part avec tes petites entrecôtes, t'as pas de grill, de réchaud, d'argent et tu veux faire un barbec au bord de la plage… ok, la Nouvelle-Zélande est là. Un bouton vert à enfoncer, c'est gratuit et c'est parti. Si ce n'est pas un pays accueillant et civilisé, je ne m'y connais pas !
Les pisines naturelles sont aussi à la hauteur de nos espérances, ou non, plutôt au-delà, l'eau est cristalline (cf photos). L'après-midi, nous quittons à regret Matapouri pour gagner Bay of Islands où fut signé en 1840 le traité de Waitangi. Document fondateur de la NZ, conclu entre les représentants de la couronne britannique et des chefs maoris, les divergences entre les versions anglaises et maories entraînèrent des controverses toujours d'actualité. En échange du droit d'acheter des terres, les Maoris se virent accorder les mêmes privilèges que tout citoyen britannique. Sympa, surtout après leur avoir apporter la rougeole, la variole, les armes à feu (qui aggravèrent les conflits tribaux), et l'opportunité forcée d'idôlatrer un dieu qu'ils ne connaissaient pas jusqu'alors, les grands classiques de la colonisation en somme, merci du cadeau. Nous décidons de repartir dormir à Matapouri. Sur le chemin du retour, nous traquons (du regard) les petits kiwis. A part Alex qui a eu le bonheur d'apercevoir le postérieur de cet emblématique volatile au détour d'un virage, nous n'en verrons point. De fait je vous ai mis une photo de pigeon des bois, le kukupa, même les pigeons sont jolis, quel pays ! Par contre, nous croisons quantité d'opposums qui gambadent sur la route. Bon, il est temps que je vous parle de notre excursion à Poor Knights Islands.
La mer est agitée ce matin, notre Ti Pimousse vire au vert je me charge du jaune pâle. Nous retrouvons des couleurs à la vue de grands dauphins qui viennent s'amuser autour du bateau. Nous sautons ensuite à l'eau. Celle-ci est fraîche mais quel spectacle ! Jacques Cousteau considérait l'endroit comme l'un des 10 plus beaux sites de plongée au monde, quand même ! Tunnels, arches et cavernes sont peuplés de poissons et d'éponges multicolores. De nombreux spécimens sont endémiques : on ne les trouve qu'ici.
De retour, nous faisons la rencontre d'une bande de joyeux lurons qui rentrent d'une partie de pêche sportive, l'occasion de suivre le grand Joe pour une Haka improvisée. Le Néo-Zélandais est heureusement fair-play si vous voyez ce que je veux dire, hum Chabal ! S'en suit la route, la panne, le jogging sur l'autoroute, le dépannage, re- la route, la galère pour trouver où dormir… mais bon qui cela intéresserait ? Toi ? Bon, une prochaine fois alors…

 

Dimanche 09 Mars 2008

J+133 Rotorua
Voici une journée bien remplie ! Après une petite course matinale, nous arrivons à temps pour voir la « mise en route » du Lady Knox, un geyser qui tous les jours à heure fixe, projette eau et vapeur jusqu' à 20m de hauteur. Nous sommes cette fois-ci au centre de l'île nord, près de Rotorua, au parc géothermique de Wai-o-Tapu. En parcourant le parc, on y découvre des cratères, des bassins d'eau et de boues chaudes et froides, des fumerolles. Nous sommes au cœur d'une vaste zone volcanique et géothermique, le parc est un condensé de ce qui émane ça et là dans toute cette région. Ainsi à Rotorua même, la station la plus touristique de l'île du nord, de l'hydrogène sulfuré s'échappe des innombrables fissures du sol et inonde la ville d'un délicat parfum d'œuf pourri ! Les couleurs des bassins et des formations minérales sont totalement irréelles et pourtant bien naturelles. Le bassin « Champagne Pool » par exemple, qui affiche de vifs tons oranges et turquoises, renferme des composants chimiques et des minéraux tels que : or, argent, mercure, arsenic, souffre, thallium, antimoine… bref le plouf n'est pas conseillé ! D'autant que la température de cette « piscine de champagne » est de 74°C.
L'après-midi, nous visitons la magnifique maison commune maorie de Rotorua. Ces lieux de réunion jouent un grand rôle dans la vie sociale de la communauté. Leur toit dont le faîte symbolise la colonne vertébrale tribale et la bordure de pignon les bras des ancêtres, repose sur des poteaux enfoncés dans le sol. Des figures d'aïeuls et de chefs ornent les murs et le toit. C'est pas pour être moqueurs mais il y en a qui avaient de drôles de têtes, vous ne trouvez pas ? Le cimetière qui jouxte la petite église en bordure du lac est une surprise. Les tombes sont en fait au-dessus du sol à cause de la chaleur de celui-ci.
Le soir, nous assistons à un spectacle maori qui permet de découvrir quelques traditions de ce peuple : défis guerriers, chants et danses dont la fameuse haka qui ne donne tout de même pas envie de se frotter à ses interprètes ! La dégustation d'un délicieux hangi (spécialité culinaire cuite sur des pierres chaudes) parvient à peine à nous faire oublier les méchants méchants messieurs tout énervés couverts de tatouages ou moko. Pour finir en beauté, nous rendons visite aux petits kiwis. Nous observons quelques minutes seulement ce curieux oiseau fouisseur nocturne. Pas de photo, c'est strictement interdit pour ne pas perturber son activité. Je sais que vous aimeriez voir sa frimousse, l'aventure n'est heureusement pas finie…

 

Lundi 10 Mars 2008

J+134 Tongariro National Park
« Smeagol n'a pas peur du gros noenoeil flamboyant… ». Nous voici sur les terres du Mordor, fief de Sauron le grand méchant du film inspiré des romans de J.R.R. Tolkien : la trilogie du « Seigneur des Anneaux ».
Cette grande épopée héroïque que l'on doit au réalisateur Néo-Zélandais Peter Jackson a en effet été tournée en Nouvelle-Zélande. Pour tout ceux qui l'ont vue, il est facile de réaliser à quel point ces contrées sont une terre promise pour qui rêve de grands espaces sauvages et enchanteurs. Nous sommes bel et bien sur les Terres du Milieu et plus exactement pour ce qui nous concerne, toujours au centre de l'île du nord.
Nous parcourons le Tongariro Crossing, un magnifique et réputé sentier de randonnée jusqu'au Red Crater où, comme son nom l'indique, nous attends un fabuleux cratère rouge, ocre. Celui-ci ménage une vue splendide sur 3 lagunes azurées en contrebas et le grand lac Taupo au lointain. La lumière s'estompe peu à peu, les fumerolles qui se dégagent des crêtes volcaniques se font inquiétantes, il est temps de hâter le pas et de fuir les terres du Seigneur des Ténèbres : « courez pauvres fous ! ». Bon ok, je suis un peu fan, mais a priori je ne suis pas le seul !

 

Mercredi 12 Mars 2008

J+136 Wellington
Avant tout siège du Parlement, la petite capitale néo-zélandaise (seulement 190000 habitants intra muros) s'est transformée au cours des deux dernières décennies en un creuset culturel bouillonnant. Sa relative petite taille, ses espaces verts, ses sculptures à chaque coin de rue et un vrai élan sportif rendent la ville plutôt agréable pour un grand centre urbain. Blottie autour d'une jolie baie et gravissant petit à petit les collines environnantes, la cité possède une atmosphère intime et sophistiquée, comme en témoigne la photo ci-jointe d'une jeune « Welliwoodienne ». [ J'en profite d'ailleurs pour vous informer que tout au long des carnets de route de la NZ nous devons de très beaux clichés au Directeur Artistique de l'Association. Hein, qui ? Oui, bon, Ti Pimouss', quoi.]
Statues et jardins nous inspirèrent beaucoup d'ailleurs ce jour-là, pour faire les foufous ! Vous pouvez ainsi observer le making-off d'une interview où Mélanie présente l'arbre que l'on nomme « le désespoir des singes ». Celui-ci, pourvu d'épines sur chaque parcelle de ses branches, mais aussi de son tronc, est un enfer pour les petits singes qui tentent de s'y aventurer. Au fait, vous connaissiez le Directeur Artistique de l'Association Voir plus Loin? Tous les enseignants seront d'accord avec moi, la récréation est salutaire au processus d'apprentissage et de réflexion, et après tout, nous ne sommes ni plus ni moins que de grands enfants, non ? Bref, l'atmosphère de Welli est sans doute euphorisante aussi.
Le Cable Car (funiculaire) qui nous amène au jardin botanique, nous permet aussi d'apprécier l'architecture de jolies demeures victoriennes et d'une pléthore de villas en bois, caractéristiques du paysage urbain de Wellington. Nous retrouvons la boule (que nous avions semble t'il perdue au jardin botanique) comme flottant dans l'air, au dessus de Civic Square. Cette sculpture aérienne de Neil Dawson est un assemblage de fougères argentées, l'autre emblème du pays, original. Nous la reperdons sitôt quittés la place, Mélanie en fera les frais : « Dis maman, on le ramène à la maison, il a l'air gentil… ».

 

Vendredi 14 Mars 2008

J+138 Abel Tasman National Park
Nous/vous voici partis pour l'île Sud, où une variété de paysages sans équivalent nous attend. En effet, le Nord de l'île ensoleillé, abrite des plages de sable doré et des vignobles, tandis qu'avec ses glaciers, ses lacs, ses rivières et ses fjords, la longue chaîne enneigée des Southern Alps (Alpes du Sud) forme un vaste terrain d'aventure.
Notre première étape nous mène au cœur du Abel Tasman National Park. Le sentier littoral permet de découvrir des estuaires sableux bordés par la forêt primitive et ses fameuses fougères arborescentes. Beaucoup choisissent d'explorer la côte en kayak de mer, une véritable institution dans le parc, et en Nouvelle-Zélande plus généralement. Des bateaux-taxis permettent de rallier un point du sentier et de ne pas faire l'aller-retour. La vue des tracteurs dans la mer, qui permettent aux bateaux de passer les bancs de sable, peut surprendre au début. Un arrêt pique-nique sur la plage est propice à se remémorer la fameuse soirée Yellow qui fit trembler St Etienne-les Remiremont un certain 28 août 2007 (cf. tout premier carnet de route). Le geste est encore là, « et tu casses ! ».
Revenus de cette belle et longue marche, nous fêtons l'anniversaire de Caro, qui je pense, se rappellera de cette belle journée. C'est quand même sympa de fêter son anni dans ces conditions ! C'est aussi l'entrée de Bambou dans l'histoire, je vous avais promis que vous verriez un ti kiwi !

 

Dimanche 16 Mars 2008

J+140     Punakaiki
Nous voici sur la West Coast ou Côte Ouest, comme la série télé sauf que West Coast, c'est plus in, en gros ça farte ! Cette côte est la plus sauvage, la plus arrosée, la plus envahie de moustiques mais c'est aussi la plus belle, donc. Nous commençons par Westport. La ville doit son essor à la ruée vers l'or dans les années 1860, comme bon nombre de communes dans la région qui, une fois les ressources épuisées, remplacèrent l'extraction du précieux par celle du charbon. Pratiquemment certains de ne pas voir l'ombre d'une pépite, nous nous rabattons sur les « pitites » notaries, désolé c'est pour la rime, on fait ce qu'on peut. Et puis, la faim nous tenaillant, nous nous mîmes à rêver d'une bonne pile de crêpes ! C'est près du petit village côtier de Punakaiki que nous trouvons notre bonheur : les Pancakes Rocks, des roches qui évoquent des empilements de crêpes. Encore un coup des kiwis (Néo-Zelandais), à chaque fois tu crois que tu vas manger quelque chose de fantastique et une fois sur 2 c'est déjà fermé, l'autre fois ce n'est pas bon... Ah, la France... Bref, revenons en à nos moutons. Euh, non pas tout de suite, mais bientôt, d'abord les crêpes. L'érosion conjuguée du vent, de la pluie et de la mer a donné à ces roches ce curieux aspect en évidant de fines couches de roches meubles prises entre des strates de calcaires plus fines. C'est vraiment joli, d'autant que le littoral est creusé de nombreuses infractuosités et lorsque, à marée haute, la mer s'y engouffre, l'air sous pression projette des nuées d'écumes. Nous ne voyons malheureusement pas de petits pingouins (Kinder Pinguin) mais nous observons à loisir des petits weka. Comme le kiwi, c'est une espèce endémique d'oiseau incapable de voler. Le soir, nous arrivons à Greymouth. Dans un backpacker (auberge de jeunesse) qui a l'air plutôt sympa, nous sommes contraints et forcés de lancer « l'Opération Cyril Lignac ». En effet, après une désormais traditionnelle session Internet, le staff nous explique qu'il est trop tard pour cuisiner (22h01), qu'il y a des rules et que nos steaks on peut se les coller derrière l'oreille, on les mangera demain. Ah ! Trop c'est trop ! On ne badine pas avec la bouffe ! Après des négociations acharnées à coup de « yes but... », le kiwi plie et nous accorde 20mn. Yes ! Ni une ni une, c'est l'apocalypse dans la cuisine, allez faire une ratatouille en 20mn. Mais c'est aussi un grand moment culinaire, le staff Voir plus Loin se dépasse, repousse les limites des bornes du possible. Vive les Français, Vive la cuisine, Cocorico !

 

Mardi 18 Mars 2008

J+142  Franz Joseph Glacier – Lac Matheson
Un ami dit souvent : « Des soirées comme celle-là, on en souhaite à personne ! », et dire qu'on l'invite toujours… En tout cas, des journées comme celle-là, on en souhaite à tout le monde ! Je crois que pour une fois, je vais être bref en paroles et expansif en photos. Nous commençons cette délicieuse journée par un survol du Mount Cook National Park, l'occasion de contempler (c'est le mot) la côte mais surtout de nombreux glaciers comme le Franz Joseph, le Fox, le Tasman, et le seigneur de ces cimes, le Mount Cook. Point culminant de la Nouvelle-Zélande avec ses 3764m, le Mont Cook tire son nom maori –Aoraki- d'une jolie légende. Lui et ses voisins auraient été formés suite à la visite rendue à Papatuanuku, la Terre Mère, par les fils de Rakinui, le Ciel Père : Aoraki et ses trois frères. Quand les jeunes gens descendirent du ciel en pirogue (si, c'est possible, mais pas les jours de grand vent bien sûr), leur embarcation se renversa (ah bah voila, il y avait du vent…). Pétrifiés par le vent glacé (tiens !), la coque et les passagers qui s'étaient hissés dessus devinrent respectivement l'île du sud et ses montagnes.
Bon, s'ils le disent, c'est sûrement vrai. De toute façon, « je n'ai pas la force physique en tant qu'adversaire au niveau du combat » pour les contredire, costauds les gaillards !
L'après-midi, nous nous rendons aux pieds du Franz Joseph Glacier (ça a 1 ou 2 pieds un glacier ? pour l'orthographe… aller 2, c'est plus pratique pour avancer). En aval, de gros glaçons flottent à la surface du cours d'eau qui résulte de sa fonte, pas de doute il s'agit bien d'un glacier ! [Pour plus de détails sur le mouvement d'un glacier, je vous renvoie à J+111 dans les carnets de route du Chili].
On se dirige ensuite vers le Lac Matheson, dont les eaux lisses offrent un magnifique reflet des monts Cook et Tasman. Bon aller, ça suffit pour aujourd'hui, j'en ai soupé des paysages à couper le souffle. Vesoul, un petit verglas matinal, l'horizon bouché, mon bon vieux break qui rend l'âme au bord de la route… Ca c'est du sport, qu'est ce que j' fais là, mais qu'est ce que j' fais là ?
Ah au fait, en parlant de Vesoul, une amie (j'ai promis à Caro de ne pas dire que c'était elle) m'a dit qu'on surnommait Vesoul : « la Nice de l'Est ». Pas mal non J ? Et puis ce n'est pas comme si Nice était aussi à l'Est ! Positif, il faut toujours voir le verre à moitié plein, même si habiter à Vesoul donne envie de le vider. Je plaisante et j'adore les Haute-Saônois d'ailleurs, des gens super accueillants et authentiques.
Ps : Perdu, quel bavard…

 

Jeudi 20 Mars 2008

J+144  Wanak(a)
Nous voici au sud de l'île du sud, dans les régions de l'Otago et du Southland. Dans cette zone, le climat, la végétation et la configuration du terrain changent radicalement en quelques kilomètres. On passe d'une côte tapissée par la forêt pluviale aux sommets dépassant 3000m des Southern Alps, qui s'élèvent abruptement. Wanak' est dans l'Otago, c'est comment dire… in & out à la fois! Tu vois guy, c'est ça Wanak' ! Avec Ti pim et Caro, on booke un sledging dans la White River, histoire de have fun, c'est ça qu'est over top ! Pas un bambin qui n'est pas scotché sur son skate, ses rollers ou son bike. Les adultes ? Pieds nus qu'ils marchent, ouais man ! Bref, cool attitude par excellence, mais aussi sport à fond ! Sur le magnifique lac qui porte le même nom, planches à voiles et kite-surf s'en donnent à cœur joie grâce à un vent soutenu et continu. Nous voici donc partis pour une descente en eaux vives (de l'hydrospeed quoi). Mélanie, comme vous pouvez le constater, est bien décidée à affronter cette White River, vous connaissez la 7e compagnie ? L'eau glacée calme un tant soit peu ses ardeurs… C'est en fait assez physique, tu apprends vite que le courant, c'est plus fort que toi ! A la deuxième descente, les 2e rapides nous réservent d'ailleurs une jolie claque aquatique, n'est-ce pas Caro ? En tout cas, c'était bien sympathique. Il fallait bien finir en beauté cette dernière journée partagée avec nos deux amis Alex et Caro. Bambou et Schkroumpf ne participent pas à la sortie, ils ont tous 2 une peur irrationnelle de l'eau. Je profite de l'occasion pour rendre un hommage ému à Alex qui durant tout son voyage a ressasser cette même question pertinente et troublante : « Mais qu'est-ce qu'il peut faire le kiwi toute la journée dans la forêt ? ». Quel drôle d'oiseau… le kiwi.

 

Lundi 24 Mars 2008

J+148  Queenstown
A moins d'une centaine de kilomètres au sud de Wanaka, sur la rive nord-est du lac Wakatipu, au pied de la chaîne des Remarkables, Queenstown bénéficie d'un cadre spectaculaire. Cependant, Alex et Caro partis, le désespoir nous gagne. Pour combler l'absence tout est bon. Nous sommes presque décidés à sombrer dans l'alcool. Impossible ! Une loi néo-zélandaise interdit la vente d'alcool le vendredi et le dimanche de Pâques (faut voir l'état des néo-zélandais le samedi). Redevenus plus raisonnables (ou moins), nous nous disons que le mieux reste encore de prendre un grand bol d'air pur, mais alors un grand ! 15000 pieds (environ 22000 mains) et 200km/h pour une vertigineuse chute : « embrace the fear » (embrasse la peur), scande le petit dépliant que j'ai en main. Ok, même pas peur ! En même temps, cela fait 10 ans que j'en rêve, le grand plongeon ! Rien n'est jamais trop fou ou trop rapide, j'espère être un peu calmé. Le temps comme le cadre sont magnifiques et nous sommes dans la capitale des sports d'aventure, c'est le jour et l'endroit, ok Mél ?
-« Ouais » !
Ok Schkroumpf ?
-« Schkrouii » !
Tout le monde a l'air bien décidés, aller c'est parti, on saute dans les combis. Présentation de Mr Tandem, du photographe, dernier breefing sur la « position banane » et on embarque dans l'avion. Mél est maintenant rassurée, nos binômes sont à la fois super sympas et pro, et puis de toute façon elle a son Doudou, non pas moi, Schkroumpf ! Nous sommes assis sur le plancher de l'avion (mais non il est pas en bois), notre binôme nous coach un peu, nous fait la visite. Rien que pour la vue, ça vaut déjà la peine. On joue avec le cameraman qui nous incite à montrer notre cool attitude en faisant des trucs avec nos doigts genre « on s'appelle ! », ou « Pan, t'es mort ! », c'est normal, on n'est pas loin de Wanak'… Et puis, certains commencent à prendre de l'oxygène, 15000 pieds c'est haut mine de rien (4500m) et encore, par rapport au niveau de la mer, on est à 16500ft soit 5000m. L'altimètre de Mr Tandem est affirmatif, c'est l'instant T, on y est ! On est trois futurs baptisés, le premier est à la porte. Magie : disparition ! C'est impressionnant la vitesse à laquelle notre gaillard est transformé en un PPV (Petit Pois Volant), magie : transformation ! Entre-temps nos binômes nous ont solidement harnachés, c'est mieux. C'est à mon tour. Je suis sur le rebord. Ah quand même, excellent ! Go ! Deux trois « courpelés », triple loops pas piqués des vers (vous imaginez la richesse des expressions vosgiennes !) et on se stabilise en « position banane ». L'avion est déjà loin. Ce moment où, en tournoyant, on voit l'avion disparaître est le meilleur. C'est comment dire, très aérien comme impression. A force d'être en position banane, je me mets à faire le singe. Rassurez vous, je ne perds néanmoins pas une miette du spectacle. Et d'un coup, pan ! Le parachute. C'est fini Superman. Que c'est court, c'était tellement bien ! On rejoint le sol en tournoyant, l'instructeur m'a confié les commandes, pauvre fou ! Mél atterrit quelques secondes après avec une sensation supplémentaire, sans doute propre à elle : « j'ai bu la tasse »… En tout cas, on est ravis de l'expérience ! Nous en profitons pour faire un gros bisou à nos 2 petites Mamans qui nous ont permis de faire ce saut, enfin pas empêchés, enfin bon, elles n'étaient pas vraiment au courant… 

 

Mercredi 26 Mars 2008

J+150  Milford Sound
Le réveil ? Quel réveil ? Après une petite spéciale version rallye de Nouvelle-Zélande avec la voiture de location (une vraie chariote) pour attraper notre bateau, nous embarquons  in extremis pour une petite croisière de 2 heures au sein du célèbre Milford Sound. Nous sommes dans le Fjordland National Park. Plus vaste parc national néo-zélandais, celui-ci est aussi inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. On y trouve pas moins de 14 fjords et 5 grands lacs glaciaires. Le terme sound désigne un bras de mer formé par la submersion d'une vallée fluviale, mais malgré leur nom, le Milford Sound, le Doubtful Sound (plus beau encore mais moins accessible y compris financièrement…) et leurs confrères sont des fjords. Les fjords sont des plissements de l'écorce terrestre approfondis et élargis  par des glaciers puis envahis par la mer quand son niveau a monté (fin de la dernière ère glaciaire). La première image qui s'offre à nous est celle de Mitre Peak, recouvert d'une épaisse forêt primitive. Principal point de repère du Milford Sound, ce pic a en effet la forme d'une mitre (coiffe liturgique euh pardon, chépé genre celui de St Nicolas), il est facilement remarquable. Sur le parcours, de jolies cascades s'élancent depuis les sommets à l'instar des Bowen Falls qui jaillissent d'une vallée glaciaire en surplomb pour une chute de 160m. Le chemin du retour par la 94 entre Milford Sound et Te Anau nous réserve encore de magnifiques vues, comme celle de ces vastes plaines herbeuses aux pieds de vertigineux sommets, de jolis lacs glaciaires, des forêts séculaires aux curieuses excroissances… Et surtout, des moutons, des moutons et des moutons ! Il faut dire qu'il y en a 15 pour un habitant ! 4 millions de Néo-Zélandais et 60 millions de moutons, soit les habitants de la France. N'y voyez aucune allusion douteuse, j'en fait partie aussi, pas folle la guêpe ! Non, pas sur le chardon, là c'est un bourdon... Bref, il y en a partout, à perte de vue. Ceux en photo sont des romneys, c'est l'espèce la plus répandue en Nouvelle-Zélande. Les 60 millions de moutons et les 10 millions de têtes de bétail du pays fournissent de la viande, de la laine, des produits laitiers et du cuir. On élève aussi des chèvres, des daims et des vaches mais pas n'importe laquelle s'il vous plaît : la holstein-frisonne. Je suis très inculte en la matière, me limitant au fait que ça fait « meuh-meuh » et que ça pond des briques de lait. Néanmoins je ne crois pas me tromper en disant que c'est aussi la race que l'on élève dans les Vosges, la vosgienne nondediou ! Excusez, j'ai la langue verte, comme les meuh meuh, mais saperlipopette, vachement utile de venir jusque là !

 

Vendredi 28 Mars 2008

J+152  Dunedin – Moeraki Boulders
Pour ceux qui pensent que l'on est fous, si, il y en a, je sais c'est honteux, en même temps, qui me dit que ce n'est pas toi ? Bref, on a trouvé notre maître ! Sur la route de Dunedin, on a rencontré un ptit jeune qui, comme on dit, a la foi ! Il fait son petit bonhomme de chemin… de croix, pendant trois mois pour une grosse boucle d'environ 2000km en Nouvelle-Zélande. Respect l'apôtre ! Si je me mets au bouddhisme après notre passage en Thaïlande, promis je fais pareil avec un bouddha de 500kg en granit des Vosges.
Avant dernière étape de notre périple en Nouvelle-Zélande, nous faisons halte dans la petite ville de Dunedin. Parmi ses édifices aux styles variés, la gare ferroviaire est peu être le plus bel édifice en pierre du pays. De dimension modeste au regard des standards internationaux, ce bâtiment de style flamand est néanmoins un vrai petit bijou. La richesse du décor extérieur et intérieur est saisissante, rien n'a été laissé au hasard, les tuiles en terre cuite du toit viennent par exemple de Marseille. Aller l'OM (Otago-Marseille) ! Après avoir fait une jolie randonnée sur la péninsule de l'Otago, à deux pas de la ville de Dunedin, nous prenons la route vers le Nord, vers notre dernière étape. Nous nous arrêtons à Moeraki. La plage de ce petit village est parsemée  de curieux rochers hémisphériques. Ces grosses bouboules se sont formées au fond de la mer  il y a 60 millions d'années, par accumulation de dépôts calcaires autour d'un noyau (bois, squelette d'animaux…).
La version maorie est plus loufoque mais nettement plus lyrique. Aller, je sens que vous voulez que je vous la raconte…pas. Alors je vous la raconte quand même. Il s'agirait de paniers de nourriture, contenus dans la pirogue Araiteuru, une des grandes embarcations qui amenèrent leurs ancêtres polynésiens depuis Hawaiki (entre Waikiki et Fidodido pour ceux qui connaissent). La pirogue aurait fait naufrage lors d'une expédition de ramassage de néphrite (pas l'inflammation du rein, la pierre de jade !). Sa coque se serait transformée en un récif et les vanneries servant à entreposer les provisions, en rochers. Demain, je vous raconterai comment la pipe à tabac d'un vieux sage maori, tombée du ciel sur « l' île du long nuage blanc », a pris la forme de la Sky Tower d'Auckland. Mais ça, c'est une autre histoire…

 

Dimanche 30 Mars 2008

J+154  Christchurch
Alors qu'il fumait la pipe, Rapapikapopek, dieu de la foudre et du pain d'épice… bon, c'est vrai je vous l'avais promis mais ce serait trop long. Nous voici donc à la fin de notre aventure en Nouvelle-Zélande, dernière étape, Christchurch. La capitale provinciale du Canterbury est aussi la plus grande ville de l'île du Sud. Nombre d'édifices et de monuments rappellent son passé colonial. En effet, en 1850, elle était déjà capitale d'un établissement planifié, fondé dans le Canterbury par une colonie d'émigrants religieux. C'est ainsi qu'en 1864, commença la construction d'un sanctuaire autour duquel s'organisa la vie de la jeune communauté d'immigrants anglicans : la Christ Church qui par extension baptisa la cité. Ses splendides bâtiments néogothiques, ses espaces verts très soignés, ou encore l'Avon River (et ses gondoliers) qui serpente paresseusement à travers la cité contribuent à faire de Christchurch une ville très agréable. Nous regrettons dès notre arrivée d'avoir si peu de temps à consacrer à la découverte de ce que beaucoup considèrent comme la plus anglaise des villes hors de Grande-Bretagne. Ah, « Chris Crunch », comme dirait Mélanie. Nous sommes chanceux car la ville accueille justement un festival blues/jazz et des concerts gratuits sont donnés un peu partout. Nous filons vers la place principale, Cathedral Square, pour 20h, début de « Earth Hour ». A l'initiative de la ville (si j'ai bien compris), tous les habitants sont invités pendant une heure à éteindre leurs lumières, leurs appareils électriques. Pendant ce temps, un film est projeté sur grand écran, sensibilisant le public aux dangers qui pèsent sur notre société de consommation, édifiant ! Le maire de Christchurch qui préside cette manifestation accorde une interview à une chaîne nationale tout près de nous. Alors que je réfléchis à la bonne manière pour l'aborder, Mélanie tranche pour moi : « Hi ! » (salut !). Je me cache. Elle marque une pause et enchaîne avec ce qu'elle peut dire en anglais pour le moment: « One minute please… ». « Vient Doudou, il est d'accord pour une interview ! ». J'avoue que la spontanéité de Mélanie est bien venue dans ces moments où je suis trop couillon, quel numéro ! Ceux qui connaissent son Papa, savent de qui elle tient ça ! Le maire est en tout cas très sympa, il nous explique que le mouvement est suivi dans d'autres grandes villes comme Sydney, Chicago… Une belle et nécessaire initiative. Nous faisons également la rencontre de Yelia et Samantha, deux jeunes filles dynamiques de 14 ans qui s'impliquent dans la manifestation. Elles apprennent par ailleurs le français en classe et se font donc un plaisir de répondre à nos questions. Le matin nous avions interviewé Liam, un jeune d'Asburton âgé de 12 ans qui comme beaucoup de ses copains rêve de devenir un jour pro de skate ou… de rugby.
Comme de petits kangourous, nous bondissons dans l'avion, l'immense et mystérieuse Australie nous attend. Au revoir la Nouvelle-Zélande, merci pour tout. Jusqu'au dernier moment ses paysages nous enchanterons, je vous laisse profiter de la vue… @ bientôt !