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Mercredi 02 Avril 2008

J+157 Sydney
Nous voici donc sur la grosse nînîle avec les nanimaux tout foufous à popoches qui sautent partout. Bah ouais, l'Australie, ça laisse rêveur forcément, comme un gosse…
Etat le plus peuplé d'Australie, la Nouvelle-Galles du Sud (New South Wales ;NSW) abrite la métropole la plus vaste et la plus étonnante du pays. C'est là, à Sydney, que s'établirent les premiers colons européens en 1788. C'est là aussi, que Voir plus Loin prit ses quartiers pour semble-t il quelques jours, le 30 mars 2008 au soir, 220 ans après. Fascinante coïncidence historique, n'est-il pas ?
Sydney est spectaculaire. Nos premiers pas au cœur de la City marchent sans doute sur ceux de mes parents qui, au même âge, s'étourdissaient en contemplant les impressionnants buildings de Manhattan lors de leur premier grand voyage. Quand on a grandis à Cornimont et Rupt/Moselle, que le plus grand des HLM fait 4 étages (comme ceux de Xoulces, 500m avant chez Pierrot Pépère), forcément ça change un peu…
Sydney offre une incroyable mixité culturelle ou comment faire un tour du monde en croisant sur un passage piéton ou encore en achetant un brocolis au supermarché du coin*. L'Australie est une terre d'accueil. En se promenant jusque Darling Harbour, nous découvrons à ce propos l'interminable « Welcome Wall ». Ce mur commémoratif où sont inscrits des dizaines de milliers de noms de migrants, honore la diversité et l'unité du peuple australien. Et oui, quand tout le monde connait l'épreuve du déracinement peut-être cela aide-t-il à accepter son prochain, à comprendre que la diversité culturelle est un enrichissement, qu'elle permet de voir plus loin… A Darling Harbour, près du Musée National de la Marine, mouille une jolie réplique de l'Endeavour qui fut le voilier de James Cook lors de son premier voyage de découverte du Pacifique. Le vrai fut coulé pendant la guerre d'indépendance aux Etats-Unis et repose certainement au large de Newport (Rhode Island, Etats-Unis).
Si en France on a des pigeons autour des bancs publics à qui mamie donne la becquée, ici c'est quand même plus exotique, ce sont des ibis blancs qui viennent quémander quelques victuailles. Biens urbains, il semblent même apprécier les fast-food et occupent une bonne partie du temps de travail de leurs employés qui ont sans doute peur qu'ibis partout ! Vous verrez qu'on aura bientôt des ibis obèses qui ne pourront plus voler, et qui intenteront des procès contre l'ami Ronald…
*Ndlr : Ca marche aussi avec les navets…

 

Samedi 05 Avril 2008

J+160 Sydney

Après une éprouvante journée de shopping dans la galerie du Queen Victoria Building, pour acheter quelques opales et quelques fourrures, Mélanie s'attarde un peu pour faire un croquis rapide de l'endroit (pas mal hein ?). Puis, nous nous hissons au sommet de la Sydney Tower. A 250m au-dessus du sol, la vue depuis la tour est à couper le souffle ! L'horizon, très vaste, s'étend jusqu'aux Blue Mountains à l'Ouest, à l'Est : l'Océan Pacifique et en contrebas : des pois chiches qui courent partout ! Nous assistons au coucher du soleil et, petit à petit, la ville se pare de milliers de lumières, c'est féerique. Le lendemain, nous nous plongeons dans l'univers sous-marin australien en visitant l'aquarium de Sydney. Il s'agit certainement d'un des plus beaux au monde. Nous y restons d'ailleurs 7h. Nous allons bien sûr essayer de découvrir ces espèces dans leur milieu naturel, mais c'est pour nous l'occasion d'avoir plus qu'un aperçu et d'observer des espèces endémiques que nous n'aurons peut-être pas la chance d'apercevoir dans la nature. C'est ainsi qu'avec un réel bonheur nous admirons l'animal le plus curieux de la création : l'ornithorynque. Comme un gosse, je serai tenté de dire que c'est mon animal préféré. J'en parlais souvent lors de mes conférences, il semble être à mi-chemin entre plusieurs embranchements de vertébrés. Il nage comme un poisson, pond des œufs comme un oiseau ou un reptile, recouvert de poils, il allaite ses petits… c'est un mammifère. Les aborigènes respectent beaucoup cet animal « consensuel », se pourrait être un symbole de tolérance. Il est trop amusant à observer ! Après avoir repris sa respiration quelques secondes, il plonge et nage comme un dératé, pourchassant les petites crevettes ou délogeant les petites bébêtes ensablées, c'est unique ! Une fois n'est pas coutume, je vous ai joint une petite vidéo de ce surprenant piti nanimal. Faite avec l'appareil photo, la qualité est ce qu'elle est mais vous pourrez au moins profitez également des travaux d'investigation de Mr Ornithorynque. En continuant la visite, nous découvrons de nombreuses espèces fascinantes. L'aquarium est magnifique, on se retrouve dans un tunnel de verre avec des poissons (requins, raies géantes…) au-dessus, en-dessous, devant et derrière nous, c'est fantastique ! Que dire du secteur consacré à la Grande barrière de corail… Si une chose. Que la Nature est belle, quelle extraordinaire richesse… c'est du déjà dit mais, protégeons-la !.

 

 

Mardi 08 Avril 2008

J+163 Blue Mountains
Appartenant à la Great Dividing Range, les Blue Mountains constituèrent longtemps une barrière infranchissable empêchant l'expansion des Européens établis à Sydney. Une fois parvenus à se frayer un passage, ce qui leur prit tout de même 25 années, les Européens construisirent rapidement une route pour ouvrir la voie à la colonisation des plaines de l'Ouest.
Les contreforts commencent à 65 km de Sydney, à l'intérieur des terres, et s'élèvent jusqu'à 1100m d'altitude, autant dire que ce n'est pas la même température ! Le Blue Mountains National Park recèle de fabuleux paysages propices à la randonnée, émaillés de falaise, de canyons, au cœur d'une épaisse forêt d'eucalyptus comme les gommiers (une espèce d'eucalyptus). C'est d'ailleurs à la fine vapeur huileuse que dégagent les eucalyptus, que les Blue Mountains doivent leur nom. Vu de loin, le massif semble comme enveloppé d'un voile bleuté. Rien de comparable, rassurez-vous, avec la ligne bleue des Vosges !
Avant même d'arriver jusqu'aux mythiques Three Sister (la Piquante Pierre du coin), nous rencontrons l'avifaune locale avec surprise ! Il est vrai que, compte tenu du froid et du paysage, on ne s'attendait pas à voir des oiseaux aussi « exotiques ». Ils sont magnifiques à l'exemple du Crimson Rosella (le rouge et bleu).
Toujours dans la thématique vosgienne, le temps fut épouvantable et ne nous accorda que de très brèves éclaircies. Ainsi, après un trajet de caddie, de remorque de pick-up et de train… [oui bah y a quand même 65 bornes, vous croyiez quoi ? Qu'on allait les faire en caddie ?]… nous sommes bien contents de rentrer au chaud, chez Annick et Peter, un couple Vosgepatto-Australien super sympa ! Je ne vous dirai rien de plus ou Annick me tordrait le cou. Nous en profitons simplement pour les remercier de nouveau pour leur accueil, imaginez, un délicieux bœuf bourguignon à Sydney, c'est pas mal non ?

 

Jeudi 10 Avril 2008

J+165 Sydney
« Bah, c'est y pas à Sydney qui zon le gros chapiteau genre escargot qu'on voit partout ? Pourquoi y zan parlent pas alors les ptits jeunes ? ».
C'est vrai. Evoquer Sydney sans même mentionner l'Opera House, c'est comme visiter Paris sans voir la Tour Eiffel, ou Cornimont sans grimper à La Vierge !
Vue de carte postale par excellence, le Sydney Opera House jouit d'un emplacement spectaculaire sur le promontoire oriental de Circular Quay. La construction de cet édifice, fruit d'une vision toute particulière (il avait du manger un plateau de fruits de mer ce jour-là) débuta en 1959, après que l'architecte danois Jørn Utzon eut remporté le concours international pour un projet de 7 millions de dollars. Le projet fut marqué d'interminables retards, de dépassements de budget et de belles batailles politiques. Utzon se retirera d'ailleurs en 1966, las des ingérences politiques, il abandonne le bébé à un consortium d'architectes australiens. Le bâtiment, d'un budget estimé à 102 millions de dollars, est achevé en 1973. Malheureusement, il présente une architecture intérieure inexploitable pour la mise en scène d'opéras, bien vu ! En même temps, c'était évident qu'un gros coquillage comme ça, tout près de l'Océan, on ne pouvait y entendre que la mer, et je m'y connais en acoustique, je joue de la guitare ! Ironie du sort, la première représentation publique y fut Guerre et Paix de Prokofiev. A l'heure actuelle, il accueille tout de même quelque 3000 manifestations chaque année.
Autre symbole incontournable de la cité, le Sydney Harbour Bridge relie les rives Sud et Nord de la baie, raccordant ainsi le centre-ville au quartier des affaires. En traversant à pieds le « vieux cintre » (old coat hanger), on croise une floppée de joggers. Non ce n'est pas un marathon, c'est juste qu'en Australie, le sport est roi. Un peu comme aux USA, c'est tout l'un ou tout l'autre. Soit tu ressembles à Barbie et Ken et tu roules les mécaniques, soit à une grosse orange mécanique et là, c'est toi qu'on roule… Vive l'Australie, vive le Sport, vive les Big-Mac :-) !

 

Mardi 15 Avril 2008

J+170 Sydney – Wildlife World
Nous profitons de nos derniers jours de citadins pour rencontrer les gentilles petites bébêtes que nous allons côtoyer tout au long de notre périple australien. C'est marrant comme, pour une fois, nous sommes ravis de voir certaines espèces en captivité ! Derrière leurs vitres, bon nombre d'entre elles nous font regretter d'avoir réservé une location de voiture (pour camper où bon nous semble) et pas un van blindé, hermétique, sûr quoi ! Le territoire australien affiche un taux record de bestioles dangereuses. Ne vous croyez d'ailleurs pas plus en sécurité en ville. A Sydney par exemple, il n'est pas anormal de trouver un serpent de 2m dans le jardin de son pavillon ou une araignée grosse comme la main qui vous nargue au coin du mur (comme la huntsman spider)! Ce sont deux histoires que l'on m'a racontées cette semaine, le problème c'est qu'elles sont véridiques. Même pas peur ! Si, quand même, un tantinet arachnophobe… Et encore, ce ne sont pas les plus grosses les plus dangereuses, ça serait trop facile. Ainsi la funnel-web, qui comme son nom l'indique tisse des toiles en entonnoirs est à priori l'araignée la plus venimeuse au monde, il existe heureusement un antidote. Bon, assez parlé des arachnides, vous l'aurez compris, les seules que je tolère sont « la chance » que je prend au passage et spider-man parce que c'est un gentil qui lui combat les méchants contrairement à ses potes arachides ! Pour plus d'infos, pour ne pas dormir aussi, consultez : www.xs4all.nl/~ednieuw/australian/Spidaus.html
La crainte que nous inspirent certaines espèces a heureusement pour pendant la magie, l'amusement, l'étonnement qui marquent toutes ces rencontres avec la faune australienne. Nous observons ainsi longuement le wombat, un marsupial pouvant atteindre 35kg, proche parent du koala ou encore ce joli petit wallaby en photo qui nous confiera que c'est son père qui tient le célèbre parc d'attraction. Nous observons aussi un lézard à collerette. Pouvant atteindre un mètre de long, ce dragon, déploie sa collerette pour intimider son adversaire. Il est aussi capable de courir assez vite et ce, juste sur ses pattes postérieures. En gros, il se la claque mais il n'est pas bien méchant ! Et que pensez-vous du Gouldian Finch ? Cet oiseau à la remarquable livrée est malheureusement en voie d'extinction (moins de 2500 individus). Apparu probablement dans les dernières espèces de la Création, ses concepteurs, manquant de peinture, on fait les « fins de pots » comme on dit, j'aime assez le résultat ! Et y'en un… c'est champion ! Le koala ! S'il vous est donné un jour d'observer un koala, vous remarquerez sans doute le regard absent de ce dernier, comme s'il lui manquait une case ! J'ai lu que leur cerveau aurait la taille d'une noix racornie au milieu d'un liquide cervical. Cerveau mou ou tête vide, il ne fait aucun doute que le koala n'est pas l'Einstein du règne animal et on pense qu'il aurait sacrifié son cerveau au profit de son rendement énergétique. Un cerveau demande beaucoup d'énergie pour fonctionner. Le notre représente 2% de notre poids, mais utilise 20% de l'énergie que nous consommons. Les koalas mangent des feuilles d'eucalyptus tellement toxiques qu'ils dépensent 20% de leur énergie à en digérer les toxines. Il leur en reste peu pour faire fonctionner leur cerveau, mais puisqu'ils vivent dans les arbres où les prédateurs sont peu nombreux, ils peuvent s'en sortir malgré tout. En relisant les 2 dernières phrases, je ne peux m'empêcher de trouver des similitudes avec nos dirigeants. Aller, une petite infus. à l'eucalyptus et on va dormir sur les bancs du Sénat !

 

Dimanche 20 Avril 2008

J+175 Canberra
La route qui nous conduit au Territoire de la Capitale Australienne (ACT) est bordée d'eucalyptus et de panneaux de signalisation recommandant de prêter attention aux kangourous et aux koalas qui pourraient traverser : l'Australie comme on l'imagine…
La capitale, Canberra, et son territoire attenant, au cœur du bush australien, sont une création géopolitique récente. Mais alors : « Dit Papa, comment on fait une capitale ? ». C'est très simple, tu vois cette brique de lait ? Oui. Aucun rapport.
En 1901, lorsque les différentes colonies d'Australie se regroupèrent en une fédération d'Etats, la Constitution prévoyait la création d'une capitale fédérale. Quand le site de son implantation fut fixé en 1908, il devait, pour ne froisser personne, se trouver entre les deux grandes rivales de toujours : Sydney et Melbourne. En 1911, le Commonwealth (association des pays ayant fait partie de l'ancien Empire britannique) créa le Territoire de la Capitale Australienne. Lorsque fut posée la première pierre de la cité en 1913, on baptisa la ville « Kamberra », lequel signifie « lieu de rencontre » en langue aborigène. Après Melbourne, Canberra devint donc le siège du gouvernement en 1927, et la ville prit son véritable essor après la seconde guerre mondiale. Voilà aussi pourquoi tout ce qui a plus de 50 ans en Australie est considéré comme « historique ». Hein les parents… [On en profite, on est loin]
Canberra s'organise autour du lac Burley Griffin, du nom de l'architecte de la ville. Sur la promenade qui longe ses rives, un joli globe figure les trois expéditions du Capitaine James Cook. Plus abstrait, la ville construisit en 1970, pour le bicentenaire du débarquement de Cook sur la côte Est australienne, le Cook Memorial Water Jet qui projette à 147m une colonne d'eau de 6 tonnes. Bon. Plus funky encore, Parliament House, fruit d'un projet architectural de plus d'un milliard de dollars, est un bâtiment extravagant enfoncé dans une colline et surmonté d'une hampe de 80m portant un gigantesque drapeau. Ca fait cher les 4 bouts de ferrailles. Gaspiller l'argent public en demandant aux concitoyens d'être patriotes, c'est tout l'art de gouverner. Et en Australie, ça marche.
L'avantage de Canberra est d'être une ville ouverte sur l'extérieur, sur la Nature. Le feuillage automnal est d'une parfaite beauté. Si cela peut rappeler quelque peu les forêts vosgiennes, les corbeaux locaux (Sulpher Crested Cockatoo) sont toutefois plus exotiques…

 

Jeudi 24 Avril 2008

J+179 Canberra – Flamme olympique
Canberra, en qualité de capitale accueille aujourd'hui le passage de la flamme olympique. Ca va chauffer. Ce matin, j'ai fait un faux départ, je suis en retard pour le relais. Les voies d'accès sont bien sûr bloquées alors j'improvise un footing revigorant au bord de la nationale. Un peu déçu de ne pas être applaudi à l'arrivée, je me console en constatant que je suis dans les temps pour la flamme. Par contre je suis à bout de souffle, ça va être dur de l'éteindre !
Lorsque le relayeur arrive à mon niveau, un jeune juste à côté de moi vient se planter devant lui, en position du lotus, en signe de protestation. Le pauvre lotus se fait littéralement arraché du sol par deux policiers – GIGN – CRS - Section Spéciale. « Non mais ca va pas de se mettre assis comme ça, pacifiquement ! Tu veux tâter de mon gourdin cavité du fessier ! ». A peine un vacillement et la flamme repart en trottinant.
CGT et FO n'ont pas l'air d'avoir répondu à l'appel, pourtant y a manif ! Je me plante au beau milieu des deux belligérants, prêtant une oreille à chaque camp. Cela reste assez bon enfant malgré tout. Les pro-Chine se targuent de compter 56 ethnies dans leur pays, les pro-Tibet leur demandent de parler avec le Dalaï Lama. J'interview chaque partie. Mon interlocuteur chinois me demande d'où je viens. « Euh, bah, France… ». Les Stroumpfs aussi sont de la partie, ce doit être une pépinière, on les a plantés tous les 2 mètres. Un Australien s'étonne d'avoir autant de forces armées dans son pays, quand il faudrait… La foule se disperse, la vague rouge se retire, le paradoxe court toujours…

 

Vendredi 25 Avril 2008

J+180 Canberra – Anzac Day
Musique fanfaronnante, cliquetis de médailles, moues affligées et rigidité patriote, sortez vos mouchoirs, tenez vous droits aujourd'hui c'est l'Anzac Day.
Cela fait bien longtemps, depuis que je ne défile plus les 11 novembre avec le prestigieux CAC de Cornimont (foot), que je n'avais assisté à un défilé commémoratif. Au moins, on avait des bonbons : bouteilles de coca, rouleaux de réglisse et bâtonnets (les meilleurs c'est les verts…). Le monsieur qui parle aujourd'hui à la tribune n'a pas l'air de vouloir me donner mes bons à 4.50 Frs. C'est le Premier Ministre australien.
Le 25 avril 1915, le corps expéditionnaire d'Australie et de Nouvelle-Zélande (Anzacs) connaît son baptême du feu aux côtés des troupes britanniques et françaises sur la péninsule de Gallipoli, en Turquie. La force impériale australienne rejoint l'Europe et ses champs de batailles sanglants. A la fin de la guerre, 60000 Australiens ont donné leurs vies.
Aujourd'hui, le 25 avril, devenu l'Anzac Day, les Australiens se réunissent, comme ici devant l'imposant War Memorial, pour des cérémonies empruntes de tristesse et de solennité. Même si je ne prise pas ce genre de cérémonies ronflantes où l'affliction de circonstance précède bien souvent une beuverie franchouillarde, je pense qu'il est nécessaire de nous souvenir que beaucoup ont donné leur vie pour défendre notre liberté. Mes grands-pères étaient tous deux résistants, je suis fier d'eux. Se souvenir du passé, et construire le futur…

 

Samedi 10 Mai 2008

J+195 Sydney
J'aimerais n'avoir aucune excuse pour ce retard sans précédent dans l'actualisation du site. J'aimerais vous présenter la faune aquatique de la Grande Barriere de corail, les clones de Brice surfant les vagues du Pacifique ou l'Outback australien… mais il va falloir attendre. A l'heure où j'écris, Mélanie est déjà loin de moi et proche de vous. Mélanie rentre.
Pour ceux qui nous suivent régulièrement, j'avais évoqué à quelques reprises le fait que Mélanie souffrait de douleurs persistantes. C'était une vérité nuancée pour ne pas inquiéter d'avantage nos familles. La vérité pleine est que cette douleur ne l'a jamais quittée ces derniers mois. Mélanie est terriblement courageuse, trop peut-être. Elle a vécu tout ce voyage avec cet énorme fardeau. Les photos qui nous font rêver lui rappellent pour sa part de terribles souvenirs.
Ainsi, dès nos premières étapes, notre périple prenait des allures de tour du monde thématique : « Médecins, urgences et hôpitaux du monde », super. Je suppose que beaucoup d'entre vous sont surpris. C'est normal. Mais le but du projet n'étant pas de faire un forum santé, on a fait comme ci, comme on dit…
Depuis que nous sommes sur le territoire australien, nous avons encore plus ardemment cherché à solutionner ce problème. Mélanie a ainsi été hospitalisée 15 jours au Canberra Hospital. Le diagnostic est simple : on ne sait pas ce que vous avez mais comme vous êtes gentille vous ne repartez sans rien, on vous a trouvé d'autres choses. Ces autres choses ont imposé des examens plus poussés qui ont permis d'écarter l'éventualité de diagnostics inquiétants. S'il n'y a pas de bons moments pour vivre ce genre d'épreuves, vous imaginez aisément le contraste entre nos rêves ensoleillés et la réalité blafarde de cette salle d'examen où je vois Mélanie passer lentement à travers le tout dernier modèle d'anneau du destin.
C'est bon, tout va bien. On est restés positifs, et on va continuer. Et puis on n'est pas là pour faire pleurer dans les chaumières ! J'achève la chronique santé en remerciant Géraldine (en photo avec Mélanie) qui, par pure gentillesse, a apporté quelques cadeaux ( !) à Mélanie alors qu'elle rendait visite à sa belle-mère (la voisine de chambre de Mélanie). Il y a des gens formidables sur Terre. Relativiser est de toute manière un apprentissage du voyage et cette épreuve n'est rien, beaucoup vivent des choses bien plus dures. Tiens par exemple, lorsque l'OM perd, vous verriez l'état des supporters (hein David J).
Aller maintenant qu'on s'est tout dit, qu'on se cache rien, je vous donne le programme de la semaine. Lundi : TF1 20h55 - Le retour de l'inspecteur Moulin dans une enquête trépidante comme toujours… avis : 777 Les cascades ne manquent pas dans cet épisode (une aile de R12 froissée) digne des plus grands « Derrick ». Oups. Pour ma part, pas de Moulin, puni, je remonte la Côte Est vers le Nord, on va enfin voir du pays ! Quant à Mélanie, elle sera dans une poignée d'heures auprès des siens. Le programme est simple : révision des 20.000, changement de la courroie (sac à dos), niveau du liquide lacrymal à vérifier, éviter le pétage de boulon, faire le plein d'énergie et remise en circulation prévue pour juillet. Désolé pour la métaphore avec la voiture mais bon, depuis que tu es partie, c'est à elle que je parle. Schkroumpf ne m'adresse plus la parole, il est encore sous le choc, tu nous manques…

 

Mercredi 14 Mai 2008

J+199 Hunter Valley
On the road again! Cela fait franchement plaisir de quitter Sydney malgré son charme, j'avais des fourmis dans les jambes à force de rester sur place. Histoire de rentrer rapidement dans le vif du sujet, je prends un itinéraire bis très peu fréquenté qui me projette à milles lieues de la trépidante Sydney, dans un calme champêtre absolu. Mon sourire tombe avec la nuit lorsque j'aperçois l'inquiétant monastère high tech que vous voyez en photo. Je n'aurai peut être pas dû m'aventurer par là, c'est franchement flippant ! Alors prêt à rebrousser chemin, Schkroumpf jusqu'alors silencieux m'interrompt en me disant qu'il pourra toujours me défendre, après tout c'est un ours. Cela suffit à me convaincre et je vais plus avant, pénétrant au cœur d'une épaisse forêt d'eucalyptus. Tiens, un chien. Mais non, bien sûr, nous sommes à 50kms du plus proche village, c'est bien un dingo qui vient de traverser dans les phares. Il a dû croire que c'était un de ses congénères au volant ! Je m'arrête dans un petit snack, au milieu de nulle part et je plante la tente dans le terrain attenant. Les gérants sont super sympas et après m'avoir offert le café, John et Rhonda me font le tour du propriétaire, l'occasion de rendre une visite de courtoisie aux autres locataires : opossums, kakatoès… Seul client, je suis aussi le seul humain parmi la ménagerie, même si de mauvaises langues trouveront à dire que ma place est parmi eux ! C'est vraiment ce genre de choses que j'aime dans le voyage…
Malgré une nuit agitée (cris de bêtes) et grelotée (ah, ce bon sac de couchage…), je suis bien décidé à pénétrer plus encore dans les terres, dans l'Outback, pour goûter pleinement à l'Australie comme on la rêve. Rouge, vert et bleu. Voilà comment aurait du être le drapeau national tant ces couleurs reflètent les paysages de l'arrière-pays (soit 90% du territoire en fait). Le rouge de ces pistes interminables, le vert du feuillage des eucalyptus et le bleu pur et intense du ciel australien.
[En parlant de drapeau, avez-vous vu notre jeu-concours (cf petit avion) ? Alors à vos pinceaux !]
C'est dans le Goulburn River National Park que j'aperçois mon premier kangourou, assez furtivement. Mais le soir avant de me coucher, j'entends soudain un bruit tout près de moi. Ils sont deux, un adulte et un jeune. Là, nous faisons plus amples connaissances. Je baisse immédiatement ma lampe pour ne pas les aveugler et je l'oriente sur moi pour me présenter (si, si je vais bien). C'est vraiment un super moment, ils sont aussi surpris que moi mais voient bien que ce grand mammifère lumineux, qui leur montre ses quenottes, a l'air amical. Ils repartent donc tranquillement, on se quitte bons amis en se promettant de se revoir le lendemain. Fait est dit, au petit matin, je m'aventure dans la forêt, suivant à distance une bande de kangourous gris. Je visite même leurs maisons. Peut-être, comme moi, seriez -vous surpris de savoir où ils habitent… aller pour une fois je laisse chercher les plus curieux.
[Je fais d'ailleurs une parenthèse pour vous dire comme mes colocataires d'un jour s'inquiètent de mon sérieux, lorsque j'ai dit à celui d'hier que je m'excusais car je me lèverai tôt il m'a regardé avec un air dubitatif et incrédule et m'a dit « mais… pourquoi ? ». Etre studieux au milieu des surfers pour qui le sacro-saint principe du Sea, Sex and Sun prévaut à toute autre considération, tout un programme. Pour comprendre leur cool attitude aller (re)faire un tour sur le clin d'œil de Jean Dujardin.]
Plus loin dans le parc, je fais une promenade qui me conduit à un superbe point de vue, et permet de découvrir d'anciens sites aborigènes. Je suis seul dans tout le parc national semble-t-il.
En faisant route vers la côte, mon professionnalisme qui a bon dos, me conduit à visiter un vignoble de la Hunter Valley, principale région viticole australienne. Scott Richardson, le gérant des lieux (Wyndham Estate) me reçoit mieux que bien. On discute un bon moment du vin, du voyage, de la vie : très sympa ! Quant au vin, les cocoricos au placard, il est simplement excellent ! [Thanks again Scott, don't forget that you need to visit Alsace soon, take care]. Vous avez remarquez comme j'aime faire des petites conclusions à chaque carnets… Que pensez-vous de celle d'aujourd'hui : j'arrête là, j'ai vraiment faim. Brutale, mais salutaire !

 

Vendredi 16 et Samedi 17 Mai 2008

J+201-202 Port Macquarie – Byron Bay
La journée commence par une petite visite à la Koala Preservation Society of New South Wales, autrement dit un hôpital pour koalas, oui. Je suis autorisé à assister aux soins, les nurses s'occupent avec beaucoup d'amour de leurs petits protégés. Certains ont étés renversés, d'autres ont des maladies comme le red-bottom, littéralement « cul-rouge », maladie sexuellement transmissible qui présente au moins l'avantage de pouvoir les repérer dans les eucalyptus.
Je reprends la route vers le Nord et gagne Byron Bay, la Terre Promise pour beaucoup, une sorte d'Eden à la fois baba-cool et branché. Si le surfer y trouvera tous les éléments nécessaires à son épanouissement : de bonnes vagues, du soleil, des filles, des pizzas et de la bière (il semblerait que beaucoup d'hommes aient un côté surfer), le splendide cadre de Byron Bay devrait satisfaire tout un chacun. Cap Byron, est le cap le plus oriental d'Australie. Au pied de son joli phare, les vagues du Pacifique se déroulent à perte de vue. Des plages sans fin, propices à de grandes balades sont bordées par une épaisse forêt luxuriante. Prenez cependant attention avant de vous appuyer sur un arbre, les lézards locaux pourraient prendre votre doigt pour un curly ! Croc !

 

 


 

Dimanche 18 Mai 2008

J+203 Brisbane
Avec plus d'un million et demi d'habitants, Brisbane est, après Sydney et Melbourne, la troisième ville du pays. La métropole s'est développée au cœur d'un paysage tropical et dès les premiers pas j'en fais le terrible constat. Si j'aime beaucoup les animaux, il en est qu'on affectionne plus que d'autres. J'étais bien avec mes petits koalas et mes petits wallabies. Au bout de 100m en plein cœur de la ville, voilà ce que j'ai trouvé : cette énorme et inquiétante araignée qui me dévisageait de ses 8 yeux ! Si je savais que ces gentilles bêbêtes avaient 8 yeux, c'est bien la première fois que je le vérifiais grandeur nature, de mes deux yeux. Oui, parce que moi je suis pas faux-jeton, j'en ai que 2 des yeux, je regarde les gens en face et j'attends pas qu'ils aient le dos tourné pour sauter dessus. Bouh...
Revenons à des choses saines, du béton, des voitures... Je plaisante, Brisbane est d'ailleurs une ville très agréable. Une initiative, que je trouve particulièrement intéressante, a consistée à transformer les quelques 700 boîtiers électriques que compte la ville, en œuvres d'art. Cette galerie d'art de rue a pour but d'éveiller les sens et a été réalisée par des artistes volontaires. Le coup d'un tel projet ? 0 euros, avis aux élus. Notre joli mouton-napoléon nous présente ici la remarquable cathédrale St Stephen, datant de 1874 , ici c'est historique.
La ville s'organise autour des méandres de la Brisbane River qui confère à la cité une sérénité peu commune pour une ville de cette taille. Les splendides espèces végétales du jardin botanique (en photo un banian) ne font que renforcer cette quiétude.
Il est temps d'abandonner la cité, quelques centaines de kilomètres m'attendent pour rejoindre le Carnavon National Park, un rendez-vous avec l'Histoire des vrais premiers pionniers australiens : les Aborigènes.

 

Lundi 19 Mai 2008

J+204 Carnavon Gorge
Pas mécontent d'arriver. Si le Carnavon National Park offre des paysages d'une rare beauté, les contempler se mérite et j'ai dû parcourir quelques 650kms depuis Brisbane. Rouler sur les routes australiennes n'est pas une mince affaire et, de nuit, il vous faudra certainement zigzaguer entre les wallabies , les émeus ou les grands kangourous qui, impassibles, vous attendent au milieu de la chaussée, sympas les gars ! Il est vrai que je n'ai guère croisé d'autres voitures. La route de nuit est dévolue aux gigantesques camions baptisés Road-Train. Avec 50m de long et parfois 3 remorques, ils semblent tout droit sortis d'un épisode de Mad Max avec leurs énormes parre-buffles : mieux vaut s'écarter de leur passage !
Carnavon Gorge est un paradis terrestre et un condensé d'Australie. Le sentier de randonnée sillonne la vallée, longeant et traversant la rivière qui coule aux pieds d'impressionnantes falaises. Chênes de rivière, eucalyptus et palmiers choux abritent une faune remarquable et j'ai la chance de voir un échidné (l'hérisson local) ainsi que ce magnifique oiseau en photo, à l'hallucinante livrée. Et puis surtout, le parc abrite de l'art rupestre aborigène. Fred Conway, un ranger aborigène me fait l'explication des différentes peintures. Elles sont réalisées en soufflant à l'aide de la bouche un mélange de pigments et d'eau (rouge, jaune ou blanc). Il suffit ensuite de retirer l'objet, la main, etc, et son négatif restera là pour fasciner un petit vosgien (mais pas nécessairement), quelques milliers d'années plus tard. Vous pouvez remarquer la représentation d'empreintes d'émeus, de boomerangs, mais aussi beaucoup de mains. Fred attire mon attention sur celle à laquelle il manque un doigt, en l'occurence l'auriculaire. Cela signifie que la mère a perdu son troisième enfant. Il est d'ailleurs rare que les familles aborigènes comptent plus de 3 enfants, afin de pouvoir subvenir à leurs besoins.
Je repars à la lueur de la lune. Quelle chouette journée. Un peu comme celle qui m'attend au beau milieu du chemin, tout de blanc vêtu. Je pense que c'est un spécimen assez rare, on dirait la chouette d'Harry Potter, il y a de toute façon une part de magie dans le Temps du Rêve aborigène...

 

Mercredi 21 Mai 2006

J+206 Cairns – Grande Barrière de Corail
La Grande Barrière de Corail est à l'Australie ce que la Grande Muraille est à la Chine, le mirador de Belluet à Rupt/Moselle (on m'a demandé de parler de Rupt, alors je m'exécute mais pas facile...). Bref, vous l'aurez compris, la Grande Barrière est un incontournable pour qui voyage en Australie et je ne vais pas m'en plaindre ! La comparaison avec la Grande Muraille n'est pas fortuite puisque le Reef s'étend sur quelques 2000km ! Cette merveille de la Nature est ainsi le plus grand récif corallien de la planète. Elle est si imposante qu'elle peut s'observer depuis l'espace et les astronautes la décrivent comme une « cicatrice blanche à la surface de l'Océan Pacifique ».
C'est bien beau mais qu'est-ce réellement qu'un récif corallien ? Et bien à l'origine de cette immense œuvre de la Nature, on trouve de minuscules animaux : les polypes. Tous les coraux ressemblent à un tube primitif d'où sortent des tentacules. Les coraux durs, principaux architectes et constructeurs des massifs coralliens, secrètent du calcaire. Lorsque les polypes meurent, leurs squelettes restent et une nouvelle génération de polypes s'installe sur la précédente. Peu à peu, des milliards de squelettes se cimentent entre eux pour former un récif qui ne cesse de croître. On en trouve peu en dessous de 30m de profondeur car ils ont besoin de lumière pour grandir. Les coraux colorés sont donc vivants, les blancs étant les squelettes de ces premiers.
Cet écosystème abrite la plus grande biodiversité de tous les écosystèmes de la planète. Autrement dit, on y trouve quelques 1500 espèces de poissons, 400 types de coraux, 4000 sortes de mollusques, 1500 types d'éponges (en photo la Scotchbrit)… de quoi en avoir plein les yeux ! Cependant, comme beaucoup de belles choses sur Terre, la Grande Barrière de Corail est menacée. En effet, les polypes coralliens se développent dans une eau entre 17 et 28°C… vous l'aurez compris, le réchauffement climatique affecte directement les coraux et ceux-ci meurent, abandonnant leurs jolies couleurs. Si une grande partie du récif est aujourd'hui préservée, ce n'est pas le gouvernement australien qui seul pourra empêcher ces dangers. Il convient donc à chacun de faire un sérieux effort pour diminuer son impact sur l'environnement et freiner tant que faire ce peut le réchauffement climatique. « Une cicatrice blanche à la surface de l'Océan Pacifique »… les astronautes ont-ils été trop clairvoyants ? Ne faisons pas du plus colorés des jardins aquatiques le plus grand des cimetières marins… Pour savoir comment agir simplement, aller donc faire un tour sur http://www.defipourlaterre.org/, et engagez-vous, vraiment.

 

Dimanche 25, Lundi 26 et Mardi 27 Mai 2008

J+210-212 Watarrka (Kings Canyon) – Kata Tjuta (Monts Olgas) – Uluru (Ayers Rock)
Grandiose, époustouflant, magnifique, sensationnel, une pleine brouette d'adjectifs mélioratifs ne suffirait pas à décrire les paysages du désert australien. Un grand cœur rouge dans un ciel bleu d'une pureté originelle, quel spectacle ! Ce qui surprend le plus c'est les couleurs presque irréelles de cet endroit. Je suis assez puriste en matière de photographie, donc pas de filtres, de retouches, ce sont les couleurs naturelles des paysages que vous observez là.
Parlons un peu de géologie. C'est quand même pas banal un gros caillou rouge comme ça ! Souvent décrit comme un monolithe et considéré à tort comme le plus grand (le véritable étant en Australie- Occidentale), Uluru est en fait la partie émergée d'une formation rocheuse du sous-sol dégagée par l'érosion. Il est donc plus approprié, du point de vue géologique d'y voir un inselberg : « une montagne- île ». Uluru est vieux de plus de 400 millions d'années. A cette époque, la région était recouverte de montagnes rocheuses et sableuses et Uluru s'élevait alors beaucoup plus haut qu'aujourd'hui. Au fil du temps, avec l'érosion, les montagnes sont devenues des dunes de plus en plus basses, leur sable s'accumulant à leurs bases tout en élevant le niveau du sol. Seul Uluru et Kata Tjuta émergent aujourd'hui. Cependant tel un iceberg dans une mer de sable, les deux tiers d'Uluru sont cachés sous terre ! Ce gros rocher de grès est incrusté de particules de fer oxydées qui lui confèrent sa rougeoyante robe à l'aurore et au crépuscule.
Et puis, au-delà de ses caractéristiques géographiques, Uluru est aussi et surtout un lieu sacré pour le peuple Anangu, les Aborigènes de la région. Le chemin qui mène sur les hauteurs du rocher était suivi par les ancêtres et possède une haute valeur spirituelle. Malgré cela, et le fait que les Aborigènes exhortent les touristes à ne pas entreprendre l'ascension, tous les jours des hordes de crétins en manque de sensations et de respect gravissent le gros caillou rouge histoire de pouvoir étaler leurs têtes tout aussi écarlates sur les pages du grand livre de faces : facebook ! Ah ça, ça marche… Regardez on est beaux, on est tous pareils, on respecte rien, on fait tous pareils, en fait on est tristes mais on montre nos dents : entrer dans un moule virtuel et abandonner tout naturel, quant au spirituel… Désolé pour le coup de gueule. Faites moi pensez à faire du rodéo sur une vache sacrée en Inde !

 

Vendredi 30, Samedi 31 Mai et Dimanche 01 Juin 2008

J+215-217 Darwin – Kakadu National Park
Il est un spectacle gratuit et journalier qu'on appelle coucher ou lever du soleil. Pas besoin bien sûr d'être à l'autre bout du monde pour en profiter, il y a toujours des places devant et l'on est rarement déçus. Que ce soit à quelques Kms du centre de Darwin ou au cœur du Parc National Kakadu, ils furent si beaux que je n'ai pu me soustraire à vous en faire profiter.
Kakadu abrite une belle variété de faune et de flore et certains des plus importants sites australiens d'arts rupestres. Le parc national s'étend sur plus de 200 Kms depuis la côte vers le Sud, et sur 100 Kms d'Est en Ouest. Il est inscrit au Patrimoine Mondial tant pour ses aspects culturels que naturels, ce qui est rare.
D'avril à septembre, c'est le dry, la saison sèche. L'eau se retire alors, formant de petits ruisseaux interrompus par endroits : les billabongs. Souvent couverts de nénuphars, ceux-ci regorgent d'oiseaux aquatiques tels que le jabiru (une cigogne à tête noire), le guêpier arc-en-ciel ou encore le majestueux aigle qui semble avoir pris la pose pour la photo. En campant le soir, une sorte d'aboiement m'interpelle. Alors que je prête ces cris aux dingos, il s'agit en fait du chant des ninoxes aboyeuses : des chouettes ! Aux côtés de tous ces gentils volatiles, on trouve aussi sous les nénuphars, de souriants crocodiles ! Celui en photo est un freshie, un crocodile d'eau douce. Il habite les rivières et les billabongs et sa taille n'excède pas 3m. Il n'attaque pas l'homme sans provocation. Bien sûr, si vous lui dites « na-na-nanereuh et pis t'es même pas beau… », il peut se mettre en colère. Son cousin, le saltie, dit d'eau salée, vit en fait partout où il trouve de l'eau, salée ou non, et n'attendra pas votre comptine pour vous bouffer une patte ! Je n'ai cependant pas vu le museau d'un de ces petits (5m), ils ont dû avoir les chocottes de Crocodile Denis !
Deux choses sont en revanche très facile à voir dans le parc : les feux et les termitières. Les feux sont déclenchés par les aborigènes ou les rangers du parc. Cette technique de « nettoyage » pour le moins radicale est utilisée par les aborigènes depuis des millénaires. J'avoue ne pas en saisir tout l'intérêt et je suis par contre certain que la maîtrise du feu leur échappe plus d'une fois (cf. photo). Quant à nos petites termites, elles font des édifices impressionnants ! A peine plus grosses qu'une fourmi, elles bâtissent pourtant de véritables buildings qui peuvent facilement atteindre 5 mètres ! Il doit s'agir de la capitale du Termitland car il y a des milliers de construction de ce type dans le parc.
En repartant sur Darwin, je fais la rencontre d'un couple et de leurs enfants qui font le tour d'Australie ! L'occasion pour moi de faire l'interview de Sam (11ans) et Mia (8 ans). Une petite famille bien sympa qui, comme nous, a eue envie de voir plus loin.
[Hello ! I hope you are fine. I wish you'll have a beautiful and interesting adventure in this fantastic road-family-trip. Thank you for your smiles, your disponibilty. Kids, never forget that your parents are just.. awesome, like we said in Australia. Take care and enjoy.]
Notre voyage en Australie touche à sa fin. Dans les prochains jours, le résultat du concours écoles, merci encore de votre participation. L'Indonésie nous attend, alors ne ratez pas notre première étape à Bali, ce serait balo…