Visites

Samedi 05 Janvier 2008

J+70 Salta
Après un petit passage dans la lune, du moins dans la Valle de la Luna au Chili, nous prenons la direction de notre troisième destination : l'Argentine. Sur la route entre San Pedro de Atacama et Salta, nous croisons des paysages magnifiques qui laisse présager des merveilles que recèle cet immense pays ! « Salta la linda » nous invite réellement à la détente. Le charme de la cité et les retrouvailles avec un certain confort sont des plus agréables et nous nous octroyons une petite pause salutaire avant de repartir sur 4 chemins. C'est ainsi que nous dégustons de savoureux empanadas (feuilletés frits ou cuits au four généralement fourré de bœuf). Nous passons une soirée dans une peña où, en plus de déguster l'excellente viande argentine, on peut observer des danses et musiques traditionnelles. On peut aussi s'exercer à ces danses folkloriques avec plus ou moins de succès… Moi qui croyais que le tango c'était juste une boisson en poudre. Si la chaleur nous impressionne depuis notre arrivée (35-40º !!), ce n'est rien en comparaison des files d'attentes en Argentine ! En arrivant d'un bus de nuit à 5h du matin, on a observé une cinquantaine de personnes qui attendaient l'ouverture de la banque . Elles ne sont apparemment ouvertes que le matin , c'est franchement sidérant de voir la patience des gens ! En tout cas tous les services n'ouvrent que le soir. La journée, à cause des températures caniculaires, c'est opération ville morte. Y'a vraiment que des blaireaux de touristes pour se promener en plein après-midi, genre nous… Par contre quand il pleut… Une grosse tempête nous surprend en début de soirée. En une demi-heure, la ville est paralysée. Le système de canalisation est de toute évidence obsolète et cette grosse pluie d'orage suffit à transformer les 504 Pigeot en submersibles. Il n'y a malheureusement pas de quoi se gondoler même si la ville a des allures vénitiennes ; la tempête fera un mort et une centaine de personnes devront évacuer.

 

Mercredi 09 Janvier 2008

J+73 Roque Sáenz Peña
Nous avons fait une halte sur la route de Puerto Iguazu pour visiter le magnifique parc zoologique de Roque Sáenz Peña dans l'arrière pays du Chaco. En effet, même si nous sommes jusqu'alors chanceux dans notre observation de la faune, c'était l'occasion de pouvoir admirer des espèces endémiques (propres à une zone géographique) plus sauvages ou malheureusement en voie de disparition. C'est aussi une manière de faire un petit clin d'oeil aux enfants qui nous suivent dans notre aventure, sachant par expérience que nos amis les animaux les passionnent. Nous avons donc eu le loisir de pouvoir observer bon nombre d'espèces. Commencons par les oiseaux. Nous avons vu des nandous, oiseaux marcheurs cousins de l'autruche africaine et de l'émeu australien, des aras aux vives couleurs, de grands rapaces (aigles, vautours, condors, cuervo rey...), de magnifiques toucans... Nous avons été impressionnés par les félins comme le jaguar, le puma, amusés et attendris par le curieux fourmillier. Nous avons de nouveau pu découvrir cet énorme rongeur qu'est le capibara (en photo), mais aussi le grand tapir en voie d'extinction. Et puis, en se balladant dans un jardin botanique attenant, nous avons pu découvrir d'autres animaux en liberté cette fois-ci. A l'instar de ce lézard « arc-en-ciel » qui rivalise de beauté avec les plus jolis papillons (en photo, un machaon). Chemin faisant, nous manquons de passer sous une curieuse branche à hauteur de notre tête ! D'un joli vert, ce serpent d'un mètre ne nous inspire guère confiance... Parfois c'est « petit mais costaud » ! Je n'ai encore pas fait les recherches pour savoir de quelle espèce il s'agissait. Si un passionné peut nous éclairer, nous saurons à quoi nous avons échappé...

 

Samedi 12 Janvier 2008

J+76 Chutes d'Iguazú
Après une courte halte à Resistencia, une ville du brûlant Chaco où nous fîmes preuve de résistance, au soleil (40° à l'ombre), nous arrivons au petit matin « frais comme des stick panés » à Puerto Iguazú. De toute évidence les chauffeurs de bus argentins sont d'anciens gauchos (cow-boys argentins) qui respectent consciencieusement la chaîne du froid. Vous connaissez les bus frigorifiques ? Même en prenant le taureau par les cornes je n'ai pu résoudre cette tête de veau à stopper la ventilation, du coup il faisait vachement froid et on a pas fermé l'oeil (de boeuf) de la nuit ! Bref, au petit matin, j'étais éclaté, mais littéralement ! Avec la fatigue et les 2 gros sacs (gentleman non ?), je me suis affalé de tout mon long entraîné par le poids des sacs, mais quelle chute, de toute beauté ! J'étais là au milieu de la rue comme un gros scarabée qui ne parvient pas à se retourner, un sac devant, un derrière, parallèle au bitume, superbe ! Bref, je divague (« vague !»). Malgré la pelle, l'appel des chutes grondait au loin. Spectaculaires, féeriques, les chutes d'Iguazú se trouvent au coeur d'une forêt tropicale humide, chevauchant le Brésil et l'Argentine. Le Río Iguazú coule sur un plateau basaltique qui s'arrête brusquement à l'Est de sa confluence avec le Paraná, là où pris fin autrefois la coulée de lave. Aujourd'hui, des milliers de mètres cubes d'eau se jettent chaque seconde de plus de 70m de hauteur par de multiples cascades qui s'étendent sur 2km de large. Le cadre est idyllique, la faune et la flore sont d'une richesse exceptionnelle. On observe des iguanes, des toucans, des alligators, des papillons multicolores… L'eau et le soleil s'embrassent au pied de chaque cascade pour nous offrir de jolis arcs-en-ciel ; paradisiaque ! Nous nous amuserons beaucoup aussi avec les petits coatis. Loin d'être timides, ces petits mammifères, attirés par la nourriture, n'hésite pas à nous grimper dessus pour essayer de nous dérober nos glaces ! Le reste du temps, plutôt pépères, ils paressent sur les branches des arbres, pour digérer… Nous finissons la visite par la garganta del diablo (la gorge du diable), impressionnant, magnifique ! On comprend pourquoi les premiers marins européens qui découvrirent le site au XVI ème siècle crurent voir la fin de La Terre…

 

Dimanche 13 Janvier 2008

J+77 Chutes d'Iguazú
Ces chutes c'est vraiment quelque chose… La veille à la Garganta del diablo, j'avais peine à quitter l'endroit. Du coup, en cherchant un peu j'ai trouvé un subterfuge pour y rester plus longtemps : comment partir sans voir les chutes du côté brésilien ?! C'était en plus l'occasion de visiter le plus grand complexe hydroélectrique au monde : le barrage d'Itaipú. Avec une capacité de 14 millions de kW, cette entreprise binationale (Brésil/Paraguay) affiche des chiffres évocateurs. Ainsi, la structure contient autant de fer et d'acier que 380 Tour Eiffel, les excavations représentent 15 fois celles nécessitées par la construction de l'Eurotunnel ! La capacité seule de l'usine suffirait à alimenter en électricité une ville de 2,5M d'habitants ! L'énorme entreprise semble en plus engagée sur pas mal de projets de développement durable, de santé, en espérant que ce n'est pas qu'une façade, un barrage à la critique… Du côté brésilien, on a fait la découverte d'autres animaux dont un ourson encore plus gourmand que les coatis, je vous laisse deviner… Pour ce qui est des chutes, finalement ça se passe de commentaires non ?

 

Jeudi 17 Janvier 2008

J+81 Buenos Aires
Nous voici dans l'immense capitale argentine. Avec sa banlieue, Buenos Aires compte 13 millions d'habitants soit plus que Rupt/Moselle et Cornimont réunies, c'est dire si c'est grand ! Le terminal de bus est toujours un indicateur précieux et celui-ci comprend plus de 70 quais d'embarquement, rassurez-vous il y'en a un autre de l'autre côté de la ville , à 20kms ! Malgré tout la capitale est très agréable, c'est un beau compromis d'histoire et de modernité, d'Europe et d'Amérique, de calme et d'effervescence. On est jeudi, et tous les jeudi depuis 30 ans, l'Association des Mères de la Place de Mai se réunit sur cette place centrale, devant la Casa Rosada pour que justice et vérité soit faites sur les atrocités de la guerra sucia : la guerre sale. Entre 1976 et 1983, on estime que 30000 personnes « disparurent ». Gauchistes présumés, ils étaient enlevés, torturés et le plus souvent assassinés. Ce que le régime en place à l'époque avait simplement nommé « el Processo » (exactement « processus de réorganisation nationale »), ne prit fin que lorsque l'Argentine s'engagea dans une guerre extérieure cette fois-ci : les Malouines. Jusqu'alors les coupables ne sont pas arrêtés et mourront certainement en hommes libres à moins que les procès qui se déroulent les jours-ci à Corrientes aient raison de 30 ans d'impunité honteuse. Tout ceci c'est Tati qui nous l'explique, lui aussi réalise un documentaire sur l'Argentine d'aujourd'hui. Nous partons ensemble au « QG » des Mères, qui, vous l'aurez compris, sont les mères des malheureux « disparus ». En fait, il s'agit d'une association très importante et influente. Les Mères ont leur maison d'édition, leur café littéraire, leur journal... elles mènent de nombreuses actions sociales en Argentine. Elles parcourent aussi le monde pour défendre les droits de l'Homme où ils sont bafoués et ont un réel poids sur les politiques, à commencer par le nouveau gouvernement en place. Chapeau ! Enfin.. foulard !
Toujours avec Tati, on part en soirée dans le quartier de San Telmo pour assister à un concert de jazz, après quoi nous retournons vers Microcentro pour la cena (repas du soir) où il nous convie à se joindre à lui. Invités surprise, nous nous retrouvons chez Gisèle, une amie proche. Nous passons une super soirée en profitant d'un succulent repas qui se finit à 3h00 du matin au Champagne ! Pas mal pour des gens que l'on ne connaissait pas le matin, cela en dit long sur l'hospitalité et la gentillesse du peuple argentin.

 

Vendredi 18 Janvier 2008

J+82 Buenos Aires
Nous continuons notre découverte de la capitale par le fameux quartier de La Boca, lequel se trouve à l'endroit précis de la fondation de Buenos Aires par Pedro de Mendoza en 1536, sur l'embouchure du Riachuelo. Là, la rivière se jettent dans le Río de la Plata. En somme, « la Bouche » est au bord du « Fleuve de l'argent » si l'on traduit littéralement, amusant... Quand on dit que c'est la monnaie qui dirige le Monde ! Après tout le silence est d'Or et la parole est d'Argent, non ? Euh, oui, donc : chemin faisant nous apercevons en premier la bonbonnière. [Cette fois-ci c'est clair il a pété un plomb, ou alors il a abusé du mate de coca] Je m'explique, La Bombonera est le stade de l'équipe de la Boca Juniors ; l'ancienne équipe de Diego Maradona. Celui-ci est dépourvu de lignes de touche, allez savoir pourquoi ? En tout cas lui on sait pourquoi il divaguait, c'est triste, snif ! Le stade annonce la couleur, pardon les couleurs. La Boca est le quartier populaire par excellence. A la fin du XIX ème siècle, c'est ici que s'installèrent les immigrants, Espagnols et Italiens pour la plupart. La majorité servaient de main-d'oeuvre à l'un des secteurs les plus importants de l'économie argentine : l'industrie bouchère. On doit le cachet tout particulier du quartier aux habitants du port qui, après avoir entretenu les bateaux, avaient pour habitude d'utiliser la peinture restante pour décorer les côtés en tôle ondulée de leurs maisons. Voilà donc les origines des chatoyantes couleurs des facades. Le Caminito, la rue la plus célèbre et la plus colorée a dorénavant plus des allures de parc d'attraction avec ses hordes de touristes qui viennent y flaner et contempler les danseurs de tango qui s'y produisent contre quelques pièces. Notre guide indiquait que le quartier n'est pas des plus recommandables et peut être dangereux. Mais maintenant des panneaux avertissent les touristes (cf photo): « Attention petit touriste, si tu passes par là on va t'attacher la tête en bas après un arbre ! », à moins que cela indique que des hommes d'affaire jouent au cochon pendu dans cette rue... J'attends vos interprétations, moi ça m'a bien fait rire en tout cas. Le soir, après une traversée périlleuse, nous plantons l'appareil photo au milieu de l'Avenida 9 de Julio, « la plus large avenue au monde » selon les Argentins. Ce qui est possible puisqu'elle compte 8 voies+ 8 voies +2 +2 qui lui sont parralèles. Vaut mieux pas jouer au ballon sur le trottoir. Y'en a qu' ont essayé... Il existe même un compte à rebours pour traverser, si ça c'est pas du stress urbain ! 3, 2, 1 et paf le chien !

 

Samedi 19 Janvier 2008

J+83 Buenos Aires
Après avoir fait le tour du quartier en quête d'une panadería (boulangerie), nous décidâmes ma tendre et moi-même d'aller nous délecter d'un chocolat au Tortoni. L'endroit affiche un certain standing, c'est en fait le plus vieux café de la capitale, et aussi le plus prestigieux. [Même si ce dernier n'arrive pas à la cheville du mondialement célèbre Estaminet de notre ami Rudy ! cf partenaires] Il fête cette année ses 150 ans, alors quoi de mieux que d'accueillir à cette occasion des invités comme le staff de Voir plus Loin, en short et en tongues… Plus sérieusement, toutes les personnalités argentines y ont inévitablement fait une pause un jour et les murs portent aujourd'hui leurs bons souvenirs. Précisons que le café n'est pas plus cher que dans le plus mitteux des bistrots de Trifouilli-les-Oies, alors pourquoi s'en passer. Nous nous promenons ensuite à Puerto Madero, le plus récent des 48 barrios (quartiers) officiels que compte Buenos Aires. Au bord de bassins et de ports modernes, d'anciens entrepôts en briques logent aujourd'hui l'avant-garde artistique porteña [les porteños sont les habitants de Buenos Aires]. Les yachts viennent y mouiller l'ancre auprès de prestigieux 3 mats désormais convertis en musées flottants. Me vient alors une idée toute bête. Pourquoi n'aurions nous pas pu réaliser notre périple avec ce type de jolis petits bateaux. Quel idiot, c'est maintenant trop tard ! [Ca doit être le café du Tortoni…] Toujours dubitatifs, nous nous rendons au Centre Borges dans le Microcentro pour assister à un spectacle de tango. Quatre talentueux musiciens et un chanteur accompagnent les chorégraphies de la compagnie. Les danseurs évoluent avec une grâce et une sensualité sans égal, c'est vraiment remarquable. Après le spectacle, nous finissons la soirée en dégustant une traditionnelle parilla (grillades). Il faut savoir que les horaires des repas (entre autres) en Argentine sont bien différents de ceux de la France. Ainsi, même en semaine, on passe rarement à table avant 13h30 pour l'almuerzo (déjeuner) et 22h pour la cena (souper). Pour l'anecdote, l'autre fois dans un « bus-frigorifique », ils nous ont réveillés à 0h30 pour le souper ! Voici une agréable journée, vécue comme de vrais porteños, « Un samedi soir sur La Terre » comme dirait Cabrel, à Buenos Aires…
Ps : la prochaine fois je vous parlerai des « cailloux » et des « cabanes au fond» de la Patagonie

 

Vendredi 25 Janvier 2008

J+89 Península Valdés
Si vous tombez sous le charme de Buenos Aires, nul doute que, maîtresse possessive, la belle saura vous retenir. Son cœur bat au langoureux rythme du tango, ce flot de vie descend langoureusement ses artères pour embrasser chaque parcelle de son corps et du votre. Elle vous invite à danser, à sentir ses parfums, et à marcher, sans fin, pour vous perdre en son sein. Snif, comme c'est romantique, suis toute chose. Bon ok, j'arrête ma prose. Il n'empêche qu'à l'heure où je vous écris nous y sommes encore ! Il y'a une semaine nous la quittions au prix d'une folle course poursuite en taxi à travers toute la ville pour attraper notre bus. Depuis, un ennui technique sur le caméscope nous a amenés à parcourir de nouveau, en sens inverse cette fois-ci, les 1370km qui nous avaient conduit à la Péninsule de Valdés. Cette dernière fourberie ne me plaît qu'à moitié. C'est décidé, une fois ma caméra réparée, je la quitte !
La réserve faunistique de la Península Valdés a été inscrite en 1999 au patrimoine de l'humanité par l'UNESCO. Cette réserve naturelle qui s'étire sur 400 km de côte, abrite quantité de mammifères et d'oiseaux marins. Ceci s'explique par la confluence de deux courants marins (front) à cette latitude. Le courant brésilien, chaud et salé, vient rencontrer le courant froid et peu salé en provenance du pôle. Ces zones de confluences sont extrêmement riches en vie. L'abondance de poissons, de phytoplancton attire des prédateurs de tout poil (mammifères marins et hommes) et de toute plume. Cette exceptionnelle richesse halieutique attire une telle concentration de bateaux de pêche industrielle, qu'il est possible de l'observer depuis l'espace ! En observant l'image satellite, il semble qu'il existe tout un chapelet de villes qui longent la côte, au cœur de l'Océan Atlantique, telles des milliers d'Atlantide. Selon les périodes de l'année, il est donc possible d'observer tout un panel d'animaux sauvages tels que : pingouins de Magellan, dauphins, orques, lions de mer et éléphants de mer et, malheureusement pour nous, uniquement de juin en décembre, des centaines de baleines franches australes. Quelques mots simplement sur ces espèces, que je vous invite à découvrir plus amplement en consultant wikipédia par exemple.
Pingouin de Magellan :
Il mesure en moyenne 45cm pour 3kg. Après avoir passé l'hiver dans l'eau, le mâle regagne la terre fin août ( rappelez-vous qu'ici les saisons sont inversées par rapport à la France.) Les pingouins construisent alors leurs terriers (et oui), ce qui donne lieu à des combats pour la répartition du territoire. Les femelles pondent en octobre et les oeufs éclosent mi-novembre. Ensuite les parents se relaient pour s'occuper des nouveau-nés et les nourrir avec de petits poissons et des calamars régurgités. En janvier, les petits qui ont échappé aux oiseaux prédateurs commencent à muer et à faire leurs premiers pas dans l'eau. En mars les plus jeunes entament leur migration vers le Nord, suivis en avril des adultes. Maladroits sur terre, les pingouins évoluent avec élégance et rapidité dans l'eau.
Lions de mer :
Le mâle (300kg, 2m de long) présente une grosse tête et un coup épais recouvert de longs poils qui évoquent la crinière d'un lion. Les mâles se battent pour asseoir leur domination sur un harem et se reproduisent avec une dizaine de femelles chaque saison. Les femelles mettent bas une fois par an. Contrairement aux éléphants de mer, les jeunes se nourrissent exclusivement auprès de leur mère. Alimentation : calmars essentiellement.
Eléphants de mer :
Il doit son nom à la trompe qu'arbore le mâle adulte. Ceux-ci peuvent atteindre 7m de long et peser plus de 3t, ce qui le rapproche également de son homologue « pachydermique » terrestre : l'éléphant. Passant la majeure partie de l'année dans l'eau, il est capable de plonger à une profondeur de 1500m pour chercher sa nourriture (calmars...) et de rester en immersion plus d'une heure. (En Thaïlande, j'essaierai de faire mieux, vous avez vu « le Grand Bleu », pareil !) Les mâles ont de quoi pavoiser et faire pâlir le plus grand séducteur. En effet, ceux-ci exercent leur domination sur un harem qui peut compter jusqu'une centaine de femelles ! Les femelles sont nettement plus petites que les mâles (5X). Alors qu'elles allaitent leurs petits (3 semaines seulement), elles perdent 40% de leur masse pondérale. Le petit, lui, passe d'environ 40 à 130kg dans la même période grâce aux lait maternel très riche en graisse.
Pour la dernière espèce aller donc faire un tour sur http://dinosoria.com/tatou.htm, c'est intéressant. On se fait un basket ? ;-)

 

Jeudi 31 Janvier 2008

J+95    Buenos Aires
Notre déconvenue avec le camescope nous a au moins permis d'assister à un fait historique. Ce jeudi 31 janvier va figurer dans les annales de l'histoire argentine : El Desembarco (le débarquement). L'Association des Mères de la Place de Mai [cf J+81] a pris possession de l'ancienne école navale qui, à l'époque du « processo », fut le plus grand centre de détention des malheureux « disparus ». Ce véritable camp de concentration va désormais devenir un gigantesque centre culturel et artistique. Du coup, toutes les télévisions et radios couvrent l'évènement, et moi qui n'ai pas ma caméra, je rage ! On se fait interviewer par Canal +, photographier par France Presse. Eh, du calme, c'est pas nous les vedettes, en plus c'est pas mon bon profil, pff ! De fait, j'ai les mains libres alors je m'essaie à la peinture rupestre, voire au body-painting en apposant mes mains couvertes de peinture jaune en forme de soleil. Mélanie plus cocorico et plus fleur bleue, dessine un gros cœur rouge avec l'inscription « France » à côté. « Euh, Mél… les Mères avaient dit de peindre uniquement des soleils et des fleurs », remarque on reste dans le ton : de l'Amour, de la lumière pour recouvrir un passé de haine et d'obscurité… Un pas.

 
 

Mardi 05 Février 2008

J+100  Gaïman
C'est dans ce petit village que les immigrants gallois construisirent leur première maison. Las de la domination anglaise, ces derniers cherchaient un endroit où ils pourraient bénéficier d'une certaine autonomie politique tout en conservant leur langue, leur identité culturelle et leur religion. C'est ainsi que les 153 premiers arrivants débarquèrent du Mimosa durant l'hiver 1865. Mais la Patagonie était loin d'être une terre promise et de ressembler aux « dyffryn gwyrrd » (prairies vertes) du pays de Galles. Aux prises avec les terres arides de la région du Chubut, ils faillirent mourir de faim les premières années. C'est grâce à l'aide des Tehuelche (le peuple autochtone) qu'ils parvinrent à mettre en place des systèmes d'irrigation adéquats et à obtenir des récoltes plus importantes, permettant l'arrivée de nouveaux immigrants. Quant à l'objet qui figure sur notre photo, je vous laisse deviner ce dont il s'agit. En tout cas les Gallois n'étaient pas en retard pour l'époque !
Nous visitons égalemment le musée du « Dali du recyclage » : Joaquín Alonso, qui figure dans le Guinness des records comme le plus grand parc recyclé du monde. Au milieu des fleurs en boîtes alu et d'une reproduction du Taj Mahal en bouteilles plastiques, on peut y lire les pensées de l'artiste sur le bonheur, la richesse, l'Homme et ses aspirations. Une ironie souvent très juste qui me laisse perplexe (cf photo). Et que dire de la fameuse « dedeuche », pas mal hein Max ? Voilà en tout cas une idée originale et créative pour donner une deuxième vie à nos déchets. A vos pinceaux, prêts, recyclez !

 

 

Mercredi 06 Février 2008

J+101  Sarmiento – Bosque Petrificado
« Vous dormez où ? », nous demande-t-on  souvent. Et bien, la plupart du temps, dans un bon lit. Cependant, il y'a des jours comme ça, où la chance ne vous sourit pas. Après une bonne heure de déambulations à la recherche d'un logement pour la nuit (il est alors 2h30 du matin), il nous faut se résoudre à retourner au terminal de bus. Là, un sol douillet et des vigiles attentionnés devraient nous permettre de passer une nuit certes courte, mais combien enchanteresse. Bercés par le doux murmure des chasses d'eau et le délicat claquement des portes, Morphée nous emporte. Sans doute le poids de nos sacs incommoda cette dernière  car, seulement 3h plus tard, elle nous déposa à même le sol. Je crois qu'il faut se lever !
Nous partons pour Sarmiento. A quelques 30km au sud de la bourgade, on peut admirer au sein d'un parc naturel une forêt pétrifiée (= transformée en pierre). C'est au cœur d'une zone aujourd'hui désertique  que l'on peut découvrir les vestiges de ce qui fut, il y'a quelques 65 millions d'années, une verdoyante forêt de conifères, jouxtant lacs et marais. Conservant l'apparence du bois, il s'agit néanmoins bien de pierres, du moins de bois pétrifié, c'est  déroutant! Le bois pétrifié est du bois fossilisé. Dans la roche sédimentaire, les tissus vivants ont peu à peu été remplacés par des substances minérales. La datation de ces troncs pétrifiés estimée à 65 millions d'années fait bien sûr écho à la théorie du big-bang et la conforte de fait. C'est à cette même date que disparaissaient les plus grands animaux qu'ait jamais connue La Terre, mais ça, c'est une autre histoire…

 

 

Jeudi 07 Février 2008

J+102  Parque Nacional Monte Leon
Ah quand on a goûté à la trépidante vie d'un terminal de bus, on a bien du mal de s'en détacher. Du coup, aujourd'hui encore, nous allons passer une bonne partie de la journée au sein de la gare routière de la petite ville de Commandante Luis Piedrabuena. Nous sommes à 30km du parc, il n'existe pas de transports collectifs pour s'y rendre, de locations de bicyclettes, les taxis sont hors de prix, quand au stop en Patagonie ce n'est pas toujours une bonne idée… pas évident. C'est au bout de plusieurs heures de recherche que la situation se décante. Sous la lumière diaphane filtrée par les plaques en PVC du toit du terminal, notre messie apparaît sous les traits d'un vendeur de collier qui a un Traffic bleu (original !). Il était là, sous nos yeux, au cœur du terminal, et diantre nous ne l'avions pas vu ! Alléluia, on y va ! On embarque donc avec Fernando et ses deux nièces. Pendant le trajet, j'en profite pour interviewer les deux gamines sur la mystérieuse et non moins fameuse fête des 15 ans qui, en Amérique latine, est une véritable institution. La « quintenaire », dans son plus bel apparat,  invite parents et amis à fêter cet anniversaire spécial. Roses, gâteaux et cadeaux sont au programme : une journée de princesse.
Arrivés au parc, nous avons une fois de plus le bonheur d'observer les pingouins de Magellan qui nichent ici par centaines, par milliers peut-être. Ils sont toujours aussi amusants à observer et comme dirait Mélanie : « Regarde, ils se font des bisous ! ». Que croyez-vous, eux aussi fêtent la St Valentin ! Nous croiserons aussi de graciles guanacos (camélidés cousins du lama et de la vigogne) ainsi que des nandous (oiseaux marcheurs cousins de l'autruche africaine et de l'émeu australien). Mais quelle surprise lorsque, sur le chemin du retour, Mélanie demande soudain à Fernando de s'arrêter. Nous en parlions ensemble une minute auparavant, lui expliquant l'infime chance d'apercevoir celui que l'on nomme le lion d'Amérique, lorsque Mélanie en vu un : un puma ! C'est même deux pumas, que nous observons tranquillement, sans mot dire, conscient de notre chance et émus par la vue de ces grands félins dans leur cadre naturel. Ils ont vraiment fière allure. Ces « gros chats » de près de deux mètres, se fondent parfaitement dans la steppe patagonne grâce à leur pelage gris jaune. Sans nous quitter des yeux, ils s'éloignent très tranquillement… ¡Que suerte !

 

Dimanche 10 Février 2008

J+105  Ushuaïa
C'est par les airs que nous rejoignons la Terre de Feu. Il est 20h30, le soleil est encore haut dans le ciel, l'avion quitte les pics enneigés, survole des eaux sombres et glaciales pour enfin se poser sur ce  bout du monde ;  bienvenidos a Ushuaïa ! Nous mettons pieds à terre avec un entrain particulier, c'est grisant de se dire que l'on est dans la ville la plus australe de la planète, qu'après cela il n'y'a plus rien, ou presque. Cette joie ne nous quittera d'ailleurs pas, si certains reprochent à la cité son aspect grosse station de ski ou son côté trop « fin del mundo », pour nous la magie opère, simplement heureux d'être là. Nous profitons d'une promenade au bord de l'océan pour voir la cité s'endormir et se parer de mille lumières. Le lendemain, nous partons pour une petite randonnée rejoignant le glacier Martial. Le glacier n'est en soi pas très impressionnant. Cependant, on observe très bien la vallée en auge glacière qu'il a creusée ou vallée en « U ». Et puis surtout, il offre un panorama sur Ushuaïa et le canal de Beagle tout à fait magnifique.
C'est par ce même canal que partent des paquebots à destination de l'Antarctique. Néanmoins, à moins de disposer d'un portefeuille bien garni (il vous en coûtera pas moins de 4000 euros), la banquise reste  l'apanage des manchots et des Picsou. Aux abords des petits ruisseaux qui proviennent du glacier, on s'émerveille devant une micro-flore qui semble figurer, en modèle réduit, des paysages oniriques. S'arrêter un moment, et rêver, au bout du monde…

 

Mardi 12 Février 2008

J+107  Ushuaïa - Parque Nacional Tierra del Fuego
Vous savez sans doute que « le trou de la couche d'ozone » circule dans les cieux de cette région. On m'avait pourtant dit que ce n'était que durant le printemps austral et pourtant, regardez comme le soleil était fort ce jour là. La vision de tous ces lapinous se dérobant à notre passage me rendit fou tout à coup. Je voulais partir avec eux, oui, faire partie de leur fratrie, ils ont l'air si heureux comme ça à gambader, bondissant dans les broussailles, libres, oui libres comme l'air… Ok, on se calme et on reprend [je crois que j'ai fait trop de mises à jour sur Internet aujourd'hui…].
En Terre de Feu, le temps change très vite. De fait, au bout d'une heure de marche, on passe à l'automne… pluvieux ! Mais, dès que « le soleil darde de ses rayons d'argent Dame Nature » (les Inconnus : quelle culture !), le spectacle est splendide. Après avoir longé des lacs émeraudes, on plonge au cœur d'une forêt mystérieuse. Ses arbres sont recouverts d'un lichen que l'on nomme ici « barbe de vieux », ceci leur confère un aspect atemporel, magique. J'adore l'endroit. La forêt est dans sa grande majorité composée de faux hêtres (ou nothofagus), avec 3 espèces distinctes : guindo, ñire et lenga. Ils sont parfois recouverts de curieux champignons tout ronds de couleur jaune que l'on nomme « pain des Indiens », en souvenir des natifs qui les mangeaient. Sur la photo, ce qui s'apparente à une boule de gui, tirant sur le vert fluorescent est aussi un parasite que l'on appelle ici : « lampion chinois ». « Barbe de vieux », « pain des indiens », « lampion chinois », on pourrait en faire une histoire…
Si j'étais sans doute l'animal le plus dangereux du parc ce jour-là, il n'empêche que certains font un joyeux bazar dans la forêt fuégienne. Ce n'est certes pas les tranquilles oies sauvages en photo, non, il faut chercher du côté des rongeurs, des gros rongeurs ! Provenant du Canada et introduits en 1946 pour développer l'industrie de la fourrure, les castors n'ont rencontré aucun prédateur sur leur chemin – sauf l'homme bien sûr – et ils ont provoqué un véritable désastre dans la forêt. Ils rongent les arbres mais surtout les inondent en déviant les rivières avec leurs barrages, pourrissant leurs racines. Et comme on est passé d'un effectif de 50 couples à 50000 individus depuis 1946, c'est une vraie catastrophe. Les enfants, mon cousin David, et peut-être vous, connaissez bien Taz alias « le diable de Tasmanie », ceci permet de se faire une idée des dégâts ! Nous passons aussi aux abords de splendides tourbières qui, bien évidemment, comme toujours, ne surpassent pas la beauté de celles de Lispach dans les Vosges…

 

Samedi 16 Février 2008

J+111 Parque Nacional los Glaciares – Perito Moreno
Une literie se doit d'être bien ferme, rien de tel donc qu'un bon plancher pour faire un dodo express avant d'aller voir le géant glacé, non, pas Kinder Pingouin, le Perito Moreno. Ca doit être conjoncturel, on ne saura bientôt plus ce qu'est qu'un lit ! Nous sortons du brouillard, dans tous les sens du terme, dès notre arrivée au pied de l'immense glacier. Nous n'avons, à l'évidence, jamais rien vu de tel. Le Perito Moreno est le champ de glace le plus mobile et accessible du monde. Un creux des Andes permet aux masses d'air du Pacifique de faire tomber leurs pluies à l'est du fossé, où elles s'accumulent sous forme de neige. Pendant des millénaires, sous la pression d'un poids énorme, cette neige s'est transformée en glace, glissant lentement vers l'est. L'énorme dépression que comble le Lago Argentino (1600km²), au pied du Perito, est une preuve que les glaciers étaient autrefois bien plus vastes qu'aujourd'hui. Ainsi, pendant la dernière période glaciaire, il y'a 11500ans, pratiquement 1/3 de la planète était recouverte de glaciers qui ne représentent aujourd'hui plus que 10% de sa surface.
Le cœur du glacier est constitué par la « zone d'accumulation ». C'est là que tombe la neige, qu'elle se comprime et se transforme en glace. Sous l'effet du poids, le glacier glisse peu à peu vers l'aval. Les déplacements successifs provoquent des fissures et des déformations dans la glace : les crevasses. En même temps, les débris de roches charriés par le glacier sont repoussés sur chacun de ses côtés, formant des moraines. A l'opposé de cette « zone d'accumulation », on trouve la « zone d'ablation », à la base, où la glace fond. Le différentiel entre accumulation et ablation dètermine l'avancée ou le recul du glacier. En d'autres termes, pour qu'un glacier avance (ce qui est rare à l'heure actuelle), il faut que la neige tombe d'avantage dans la zone d'accumulation qu'elle ne fond dans la zone d'ablation. S'ajoute à cela son évaporation en surface. Pas facile d'être un glacier de nos jours, chapeau Pepito ! Euh, Perito ! En effet, notre géant est à priori stable à l'heure actuelle, accumulation et ablation se compensent.
Pourquoi les glaciers affichent-ils une jolie teinte bleutée ? Car la glace y est très compactée et de fait seule la lumière bleue (rayons de courtes ondes) peut y pénétrer. Quant à l'irréelle couleur des eaux qui l'entourent, cela provient du fait que la lumière est difractée par la fine poudre de glace en surface.
Les glaciers jouent un rôle important pour l'avenir de la planète : ils représentent 97% de l'eau douce terrestre, il participe à la régulation du climat... Leur recul est préoccupant dans de nombreuses zones et, à plus forte raison, en Amérique du Sud où ils permettent l'irrigation et l'approvisionnement en eau potable. Réfléchissez à 2 fois avant de mettre des glaçons dans votre « boisson anisée qui connaît un réel succès dans le Sud de la France mais pas seulement... » ! (Désolé, je n'ai pas le droit de citer de marques, les amateurs reconnaîtrons sans doute ; -)